La Turquie joue un “jeu dangereux” en Libye, a estimé lundi Emmanuel Macron, exhortant une nouvelle fois tous les parties prenantes au conflit à la “responsabilité” et réclamant la fin des ingérences étrangères et des “actes unilatéraux”.
“La France et la Tunisie demandent ensemble que les belligérants cessent le feu et tiennent leur engagement de reprendre la négociation engagée dans le cadre des Nations unies en vue de restaurer la sécurité de tous, de procéder à la réunification des institutions libyennes et d’engager la reconstruction au bénéfice de tous les Libyens”, a déclaré le chef de l’Etat français à la presse à l’issue d’un entretien avec son homologue tunisien Kaïs Saïed à l’Elysée.
“C’est un chemin difficile qui nécessite que chacun fasse preuve de responsabilité, que cessent les ingérences étrangères et les actes unilatéraux de ceux qui prétendent gagner de nouvelles positions à la faveur de la guerre”, a-t-il poursuivi.
“J’ai déjà eu l’occasion de dire très clairement au président Erdogan, je considère aujourd’hui que la Turquie joue en Libye aujourd’hui un jeu dangereux et contrevient à tous ses engagements pris lors de la conférence de Berlin”, a-t-il ajouté.
La Turquie intervient militairement en Libye en soutien au gouvernement d’entente nationale (GEN), reconnu par la communauté internationale, face à l’offensive du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.
Ce soutien turc, qui s’ajoute à l’appui de Moscou à Khalifa Haftar, fait grincer des dents et suscite l’inquiétude de l’Onu et des pays engagés ces dernières années dans la médiation visant à sortir le pays du chaos et à aboutir à un cessez-le-feu durable entre les deux camps rivaux.
La tension est notamment montée d’un cran ces derniers jours entre Ankara et Paris, les deux s’accusant mutuellement de contribuer à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays divisé en deux et plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
Marine Pennetier, édité par Jean-Stéphane Brosse