Des navires de guerre iraniens, chinois et russes lancent ce lundi des exercices conjoints dans le golfe d’Oman, afin de “renforcer la sécurité régionale”, démontrant leurs liens militaires alors que le président américain Donald Trump bouleverse les alliances occidentales de longue date.
Les trois pays, qui partagent une volonté commune de contrer ce qu’ils présentent comme l’hégémonie américaine, avaient déjà organisé ces dernières années des exercices similaires dans la région. Les manœuvres “débuteront à proprement parler mardi dans le port de Chabahar”, situé dans le sud-ouest de l’Iran et qui donne sur la mer d’Oman, a indiqué l’agence de presse Tasnim, sans préciser leur durée.
Les analystes considèrent depuis longtemps ces exercices comme une démonstration du partenariat croissant entre les trois puissances autoritaires alors qu’elles cherchent à contrebalancer l’influence américaine et à défier l’ordre mondial. Mais cette année, l’effet d’annonce est encore plus prononcé: Trump perturbe l’alliance transatlantique – une pierre angulaire de la sécurité occidentale depuis des décennies – en s’associant à la Russie aux dépens de l’Ukraine, et pousse les alliés asiatiques à payer davantage pour la protection américaine.
“Nous sommes plus forts qu’eux tous réunis. Nous avons plus de pouvoir.”
Donald Trump, président américain
Interrogé sur les exercices de dimanche, Trump a déclaré qu’il n’était “pas du tout” préoccupé par la démonstration de force des trois adversaires américains. “Nous sommes plus forts qu’eux tous réunis. Nous avons plus de pouvoir”, a-t-il déclaré à Fox News à bord d’Air Force One.
L’“axe des dictateurs”
Malgré tout, les inquiétudes grandissent à Washington au sujet du partenariat stratégique émergent entre la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord, que les parlementaires américains ont décrit comme un “axe des dictateurs”. La crainte principale est qu’une animosité partagée envers les États-Unis pousse de plus en plus ces pays à travailler ensemble – amplifiant la menace que chacun d’entre eux représente à lui seul pour Washington et ses alliés.
Les relations militaires entre la Russie et la Corée du Nord se sont considérablement renforcées au cours de l’année dernière, les deux pays ayant signé un accord de défense mutuelle et Pyongyang ayant envoyé ses troupes combattre aux côtés de Moscou lors de son invasion de l’Ukraine.
Ces exercices interviennent également dans un contexte de tensions accrues entre les États-Unis et l’Iran. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Trump a relancé ce qu’il appelle sa campagne de “pression maximale” sur l’Iran, qui comprend des efforts pour réduire à zéro ses exportations de pétrole afin d’empêcher Téhéran d’obtenir l’arme nucléaire – une mesure dénoncée par l’Iran comme une tactique “d’intimidation”.
“Renforcer la confiance militaire”
Le ministère russe de la Défense a déclaré que les exercices navals conjoints impliqueront 15 navires de combat, navires de soutien et canonnières, ainsi que des hélicoptères, selon l’agence de presse officielle TASS. La Chine a quant à elle déployé le destroyer lance-missiles de type 052D Baotou et le navire de ravitaillement Gaoyouhu d’une force d’escorte navale voisine pour participer à l’exercice, a indiqué le ministère chinois de la Défense dans un communiqué. L’Iran a envoyé une corvette lance-missiles furtive et un patrouilleur, selon les médias officiels iraniens.
Les exercices, qui visent à “renforcer la confiance militaire et à renforcer la coopération pratique”, comprendront des frappes simulées sur des cibles maritimes, des opérations de visite, de recherche et de saisie ainsi que des exercices de recherche et de sauvetage, a ajouté le ministère.
Source: https://www.7sur7.be/
