D’un côté, les pays développés et, de l’autre, ceux émergents, les moins développés et /ou en voie de l’être. La bataille n’est pas gagnée d’avance pour les plus nantis.
Selon les résultats d’un sondage mené en France du 5 au 7 avril et publiés par le quotidien « Le Monde », près de 63% des personnes interrogées en France sont en accord avec les actions de l’OTAN en Libye contre 40% en Italie, 50% en Grande-Bretagne et 55% aux États-Unis.
Entre 63 % et 76 % des sondés dans les quatre pays estiment qu’il faille renverser le Guide libyen Hormis, l’Angleterre et l’Espagne, la quasi-totalité des pays européens sont d’avis sur la question. Seules inquiétudes des personnes interviewées : le coût de l’opération.
Les résultats de ce sondage contrastent amèrement avec la position des autres pays du monde, à savoir ceux de l’Asie, d’Afrique et du Moyen Orient représentés par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (B.R.I.C) auxquels il faut ajouter la ligue arabe.
Réunis hier en Chine, ces pays ont rendu public un communiqué dans lequel ils font part de leurs vives préoccupations sur la situation en Libye. « Nous souhaitons sincèrement que les pays affectés parviennent à la paix (…) en fonction des aspirations légitimes de leurs peuples » indique le communiqué tout en soulignant que « l’usage de la force doit être évité ».
Au même moment, la France et la Grande Bretagne demandent l’intensification des bombardements et écartent toute démarche diplomatique n’envisageant pas le départ de Kadhafi.
Pas de compromis, même l’acceptation par le Guide de la feuille de route proposée par l’Union Africaine !
Ces pays va-t-en guerre montrent là leur vrai visage. Pour rappel, c’était bien dans le but de protéger les civils libyens qu’ils se sont engagés en Libye. Les motivations ont visiblement changé. Elles se résument désormais au départ du Guide et rien d’autre ! Qu’importe une éventuelle ouverture démocratique ! Voici donc le vrai visage du monde ! La démocratie ? Hum !
Les partisans d’un départ de Kadhafi doivent cependant considérer la position de ces pays opposés à la manière forte. Derrière leurs déclarations hautement diplomatiques se cachent une réelle volonté de prendre une part active auprès du Guide.
L’on s’achemine donc vers une bipolarisation du monde géopolitique. La situation risque de s’enliser dangereusement. Les perdants ne seront pas forcément les opposants à la manière forte. Et pour cause : c’est bien au sol que tout va se jouer et nos puissances ne sont visiblement prêtes à ce sacrifice contrairement à ceux de l’autre camp.
B.S. Diarra