Face à la menace du terrorisme qui plane sur le sahel, les ministres des affaires étrangères des pays de la bande sahélo sahélien se sont réunis le vendredi 21 mai 2011 à Bamako. Établir des modalités de dialogue sécuritaire entre les quatre pays ainsi qu’avec leurs partenaires extrarégionaux. En passant par le risque d’insécurité liée à la crise Libyenne et l’envoi de près de 75.000 hommes dans le désert pour traquer AQMI dans les dix-huit prochains à venir. Voila entre autres sujets débattus par les ministres à Bamako.
« Notre objectif n’est pas de faire du sahel une zone comme l’Afghanistan ou le Pakistan où on voit des militaires chargés de plusieurs dizaines de kilo d’arme en train de patrouiller à pied. Notre objectif est de faire plutôt une zone de stabilité et d’attraction durable » dira Soumeylou Boubeye Maiga, ministre des affaires étrangère et de la coopération internationale.
Lors de cette rencontre de Bamako, les pays ayant en partage le Comité d’Etat Major opérationnel conjoint (CEMOC) basé à Tamanrasset ont franchi un pas important. Celui de designer le pays devant mener les discussions avec les partenaires extrarégionaux. Ce, en vue d’une politique commune avec les partenaires non membres de la CEMOC. Il s’agit d’un point important quand on sait que l’Algérie avait vivement contesté la présence de l’armée française en territoire sahélien en juillet 2010.
Les ministres réunis à Bamako invitent l’Algérie à entreprendre les contacts nécessaires pour instaurer un processus de dialogue avec les partenaires extrarégionaux pour examiner toutes les questions liées à ce partenariat.
«Nous avons une approche sous régionale pour échanger les informations, mettre les capacités ensemble face à ce phénomène et il y a l’action internationale (l’union européenne et les Etats unis, nation unis, conseil de sécurité).» souligne M.
Abdelkader Messahel Ministre Algérien délégué chargé des Affaires Maghrébines et Africaines. Et d’ajouter que tout le monde doit avoir le même agenda. Les pays de champ (non donné aux quatre pays concernés) comme l’UE et les Etats Unis, la chine, la Russie….. Selon le ministre Algérien, les pays extra régionaux doivent surtout renforcer les capacités des pays concernés et apporter un soutien logistique et en matière de renseignement.
Les ministres de quatre Etats de la CEMOC se félicitent du progrès dans la mise place de l’Unité de fusion et de liaison (UFL) qui constitue un instrument important dans la mise en œuvre de la lutte anti-terrorisme et un vecteur de coopération et d’échanges avec les partenaires.
S’agissant de la question sur l’insécurité issue du conflit Libyen, les ministres n’ont pas spécifié un pays. Cependant ils ont rappelé la responsabilité de chaque Etat de la région dans la lutte contre le terrorisme, dans le cadre d’une approche régionale solidaire et coordonnée des pays du champ. Toute fois, en ce qui concerne la Libye, le ministre Soumeylou Boubeye Maïga précise que les pays concernés restent solidaires à la feuille de route de l’union africaine. En ajoutant « la poursuite de l’action militaire ne fait que rendre plus complexe et peut être plus radicale les solutions politiques ».
A l’issue de cette réunion de Bamako, les ministres ont retenu le principe d’une fréquence plus soutenue de leurs consultations. Ils ont convenu d’une réunion ministérielle tous les six mois, dont la prochaine se tiendra à Nouakchott. Mais avant Nouakchott, l’Algérie doit prendre les dispositions appropriées en vue de l’organisation, à Alger, de la première rencontre entre les partenaires extrarégionaux et les pays du champ.
Baba Ahmed