Plus qu’une simple tentative de réhabilitation d’une démocratie américaine écornée par l’épisode du Capitole, le sommet mondial sur la démocratie pourrait marquer un tournant dans les rapports géostratégiques et l’état du monde, par ricochet. Sous la houlette du nouveau président démocrate des États-Unis, Joe Biden, l’événement ne s’est pas singularisé par son seul caractère virtuel. Il s’est aussi distingué par un accent d’ostracisme aux dépens de la Chine, de la Russie, de la Turquie, entre autres pays au ban de la tendance démocratique telle que perçue par l’Occident et ses satellites. La démarche n’a pas laissé indifférente la rivale mondiale des États-Unis, en l’occurrence la Chine déjà offusquée par une vague de boycotts diplomatiques des Jeux Olympiques d’hiver qu’elle va abriter. La deuxième puissance planétaire ne se suffira vraisemblablement pas de simples jérémiades face à une posture à peine distincte d’une déclaration de guerre froide. Et il n’est pas exclu qu’elle lui inspire, en définitive, la formation d’un bloc parallèle autour de tant de grands pays laissés sur le quai par la démarche de Joe Biden et alliés. Il faut donc s’apprêter à une résurrection de la vieille époque de la bipolarité où les plus petites nations vivaient autant qu’elles mourraient du choc entre maîtres du monde.
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