La Guinée nie les arrestations d’opposants et demande des enquêtes sur leur “enlèvement”

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Le procureur général de Guinée a nié mercredi l’arrestation de deux militants opposés à la junte au pouvoir et a demandé que des enquêtes soient menées sur leur disparition, qui a suscité un tollé international.

Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah – deux responsables d’un mouvement citoyen réclamant le retour des civils au pouvoir – ont été arrêtés le 9 juillet, selon leur collectif.

Le bureau du procureur général de Guinée a publié mercredi un communiqué reconnaissant des “informations persistantes faisant état (..) d’enlèvements”, y compris ceux des deux hommes, tout en affirmant qu'”aucun organe d’enquête n’a procédé à aucune interpellation ou arrestation de qui que ce soit”.

“Aucun établissement pénitentiaire du pays ne détient ces personnes faisant objet d’enlèvement”, a-t-il ajouté en demandant aux parquets de la capitale Conakry “d’ouvrir des enquêtes minutieuses et complètes” sur ces disparitions.

Leur arrestation présumée serait la dernière en date d’une longue série en cours depuis que le colonel Mamadi Doumbouya, aujourd’hui investi président et promu général, a pris le pouvoir par la force en septembre 2021.

Les avocats de Guinée ont entamé mardi une grève de deux semaines pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des “arrestations arbitraires”.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le mouvement pro-démocratique de MM. Sylla et Bah, a qualifié leur disparition de “kidnapping”.

Ils ont été arrêtés mardi soir au domicile d’Oumar Sylla par des gendarmes et des soldats d’unités d’élite, selon le FNDC.

Ils ont été brutalisés et conduits à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, puis sur l’île de Kassa, au large de Conakry, où ils sont détenus au secret, dit le FNDC.

L’ONG de défense des droits humains Amnesty International et le leader français de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon ont demandé leur libération immédiate.

Le FNDC, collectif créé en 2019 pour s’opposer, vainement, à un troisième mandat du président Alpha Condé (renversé en 2021), a continué à opérer sous la junte.

Il est l’une des dernières voix de l’intérieur à contester le pouvoir et à tenter de mobiliser pour un retour des civils à la tête de ce pays pauvre à l’histoire récente troublée et violente.

Les autorités ont prononcé la dissolution du FNDC en 2022 après avoir interdit toute manifestation.

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