La Guinée-Bissau a un nouveau gouvernement, l’ex-junte annonce son retrait

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Le Premier ministre de transition en Guinée-Bissau, Rui Duarte Barros, lors de sa cérémonie d'investiture le 17 mai 2012 à Bissau © AFP

BISSAU  – Un gouvernement a été formé mardi en Guinée-Bissau pour une transition d’un an après le coup d’Etat du 12 avril par des militaires qui ont annoncé leur retrait prochain de la scène politique pour les casernes, sans préciser de calendrier.

Un décret du président de transition Manuel Serifo Nhamadjo rendu public par les médias d’Etat révèle un gouvernement de 27 membres au total (14 ministres et 13 secrétaires d’Etat), dont deux femmes, sous la direction de Rui Duarte Barros nommé le 16 mai Premier ministre de ce pays à l’instabilité chronique devenu une plaque tournante du trafic de drogue entre Amérique du Sud et Europe.

Ces dirigeants devront organiser des élections générales d’ici à un an, et ils seront sécurisés par une force ouest-africaine en cours de déploiement. Aucun membre de l’équipe renversée en avril par les putschistes n’a été reconduit.

“Maintenant, le gouvernement de transition est formé, le Commandement militaire (ex-junte) et l’armée vont se retirer dans les casernes”, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Daba Na Walna, porte-parole de l’ex-junte militaire, joint peu après l’annonce de la formation du gouvernement de transition.

Il n’a pas fourni de précisions sur les dates et modalités de ce retrait. Il n’a pas non plus indiqué si le Commandement militaire serait dissous et refusé de s’exprimer davantage. “Nous n’avons plus le droit de nous exprimer publiquement à la presse”, a-t-il justifié.

Dans le nouveau gouvernement, figurent deux militaires: le colonel Celestino Carvalho, membre de l’ex-junte militaire nommé ministre de la Défense et le colonel Musa Diata, nommé secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, qui ne fait pas officiellement partie des putschistes.

L’ex-Premier ministre Faustino Fudut Imbali a été désigné ministre des Affaires étrangères. Le nouveau ministre de l’Intérieur est Antonio Suca Intchama, membre du Parti de la rénovation sociale (PRS), de l’ex-principal opposant Kumba Yala dont il est un proche.

Abubacar Demba Dahaba, un ancien conseiller économique présidentiel, a été nommé ministre des Finances, et De Gaulle Mendes, ex-représentant de la Guinée-Bissau auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), devient ministre de l’Economie et de l’Intégration régionale.

Le maroquin de la Justice est confié à Mamadu Saico Baldé, précédemment vice-président de la Cour suprême, et celui des Ressources naturelles et de l’Energie à Daniel Gomes, un ex-ministre de la Défense.

MM. Baldé et Gomes sont tous deux des partisans du président de transition Manuel Serifo Nhamadjo, qui s’opposait à l’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior dit Cadogo au sein de leur formation commune, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, ex-pouvoir).

Autre membre de la nouvelle équipe: Fernando Vaz, ex-responsable d’une coalition de partis pro-putsch, nommé ministre de la présidence du Conseil des ministres et porte-parole du gouvernement. Les deux femmes de l’équipe sont Helena Paula Barbosa, qui est secrétaire d’Etat à la Jeunesse, à la Culture et aux Sports, et Tomacia Lopes Moreira Manjuba, secrétaire d’Etat au Budget.

La priorité du gouvernement sera de résoudre la crise née du putsch dans cette ex-colonie portugaise, où un processus de transition politique est en cours après les nominations de Manuel Serifo Nhamadjo comme président intérimaire (le 11 mai) et de Rui Duarte Barros comme Premier ministre.

En vertu d’un accord de sortie de crise signé le 18 mai à Bissau par le Parlement, les putschistes et plusieurs partis politiques, les autorités de transition devront remettre en marche les services publics, relancer les réformes dans les secteurs de Défense et de Sécurité mais aussi dans l’Administration. Cet accord n’a pas été signé par le PAIGC qui ne reconnaît pas les nouveaux dirigeants à Bissau.

 

AFP  / 08:17 – 23/05/12

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4 COMMENTAIRES

  1. Non, rassurez-vous, inch’ALLAH, le Mali n’est pas mort et ne mourra pas. Tel un phénix, il rénaîtra de ses cendres, pourvu que ses plumes (les maliens) reviennent à un meilleur comportement et à une meilleure moralité.

  2. Ok.
    Est-ce qu’on (les maliens) est maintenant dernier du monde?
    Le Rwanda, le Tchad, le Congo, l’Egypte, le Niger… tous ont repris fini avec les conneries et se sont remis au travail. Aujourd’hui, après le Sénégal, c’est la Guinée Bissau qui va nous donner des leçons de démocratie…
    Petite histoire: lors de l’ouverture du tournoi de la fraternité organisé par la communauté sénégalaise (ouverte à tous les africains) le dimanche dernier à Montréal, au moins 3 petits groupes avaient comme sujet principal “la descente aux enfers” mon pays. Le Mali. Je vous avoue que j’ai eu du mal à écouter ce que nos voisins pensent de nous. Peut être par lâcheté, je n’ai pas osé participer à ces conversations et beaucoup ne se sont pas douter qu’il y avait un malien dans l’équipe.
    Un grand merci au passage pour certains collègues sénégalais qui ont essayé de balayer le sujet pour ne pas me heurter.
    Dieu merci je suis sorti du jeu sur une blessure et j’ai eu un arrêt maladie d’une semaine de l’hôpital. Du coup l’agression de Djoncounda m’a trouvé aux urgences et j’ai évité la lourde tâche de devoir expliquer aux collègues de travail ce qui se passe, encore, dans mon pays que j’avais de la fierté à présenter il y a, à peine quelques mois.
    Et comme disait ATT dans sa dernière intervention sur RFI, mon mal n’est certainement rien par rapport à ce que vit le Mali, les maliennes et les maliens. Surtout celles et ceux du Nord.

  3. Avis de décès
    le Mali est décède par suite des maladies de mensonge, de corruption, de mediocrite, de paresse physique et intellectuelle de l’indiscipline de l’injustice.L’enterrement serait l’objet d’un communique ulterieur.

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