La Guinée a voté dans le calme pour élire son premier président civil

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 CONAKRY (AFP) – dimanche 07 novembre 2010 – 20h48 – Les Guinéens ont voté dimanche dans le calme pour choisir le premier président démocratiquement élu de leur histoire, au terme d’une longue attente depuis le premier tour de scrutin du 27 juin, troublée par des violences politico-ethniques.

Les bureaux de vote, qui avaient ouvert à 07H00 GMT, ont fermé comme prévu à 18H00 GMT.

"Il y eu une forte mobilisation dans toutes les régions, un engouement populaire et une discipline extraordinaires", a déclaré Aziz Diop, secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de la société civile de Guinée qui avait réparti 964 observateurs dans tout le pays.

Après un demi-siècle de dictature et de régimes autoritaires, les 4,2 millions d’électeurs étaient appelés à départager deux civils: l’ancien Premier ministre Cellou Dalein (2004-2006) et l’opposant historique Alpha .

 Au premier tour, il y a quatre mois, Diallo avait récolté 43% des voix et Condé 18%. Mais le scrutin reste ouvert, du fait de l’importance du vote ethnique et des alliances nouées entre les deux tours.
Dès le lever du soleil, les électeurs ont afflué dans les bureaux de vote de Conakry. "Tout le monde est pressé d’en finir avec l’ancien système, la gabegie, les détournements", assurait Saidou Cissé, ancien médecin de 67 ans.

En votant, le président du régime de transition, le général Sékouba Konaté, a de nouveau appelé à "la paix" et à "l’unité nationale". Se disant "très fier et très content", il a estimé avoir tenu "sa parole" de rendre le pouvoir aux civils, après 26 ans de régimes militaires.

Fin octobre, la campagne avait été marquée par des actes de violences politico-ethniques, à Conakry et dans plusieurs villes de l’Est, qui avaient fait des dizaines de blessés et au moins un mort, selon les témoignages.

Mais aucun incident grave n’a été signalé au cours de la journée.

 Deux jours avant, les candidats, issus des deux plus importantes ethnies peule (Diallo) et malinké (Condé), avaient surmonté leurs rancoeurs pour lancer un appel conjoint à la fraternité.
M. Condé a relevé "quelques problèmes" sans réelle gravité dans certains bureaux. "On espère qu’après ce vote-là, nous allons entamer réellement un processus démocratique de développement pour créer (…) un véritable Etat qui protège les citoyens et leurs biens et qui impose la loi à tout le monde", a-t-il dit.

De son côté, M. Diallo a estimé que, "dans l’ensemble", le vote "se passait bien" et que "toutes les conditions d’une élection libre et transparente semblaient réunies".

 Il a cependant affirmé qu’"à Kouroussa et Siguiri", villes de Haute-Guinée où des attaques contre les Peuls avaient eu lieu en octobre, sa coalition n’avait "pu trouver de représentants pour surveiller les opérations" de vote.
M. Diallo avait passé plus de dix ans au gouvernement sous le régime du défunt général Lansana Conté avant de gagner une stature de "combattant de la liberté" quand il avait été blessé par les militaires, lors du massacre du 28 septembre 2009 (157 morts).

De son côté, M. Condé, 72 ans, conserve une aura d’inusable opposant, n’ayant jamais participé à aucun gouvernement. Il avait été condamné à mort par contumace en 1970 sous le régime d’Ahmed Sékou Touré puis emprisonné de 1998 à 2000 sous Conté.

Entre les deux tours, M. Diallo a notamment obtenu le ralliement de l’ex-Premier ministre Sidya Touré (12% au premier tour), un Soussou. De son côté, M. Condé a gagné l’appui d’autres candidats malinké et des anciens ministres Kassory Fofana (Soussou) et Papa Koly Kourouma (Forestier).

Les résultats provisoires ne devaient pas être connus avant mercredi.

AFP

 

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