La France va présenter à l’Algérie une liste de plusieurs centaines de personnes à expulser

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Selon le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ces personnes ont un « profil dangereux »

La France va présenter à l’Algérie « une liste de plusieurs centaines de personnes » qu’elle souhaite expulser, a affirmé lundi matin le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à l’antenne de BFMTV.

Selon le locataire de Beauvau, « il est établi » que ces ressortissants « qui sont dangereux » sont de nationalité algérienne.

« Nous sommes en train d’établir une liste de plusieurs centaines de personnes qui ont des profils dangereux. Ils n’ont pas tous la même dangerosité, mais ces gens-là, nous allons les présenter aux Algériens. Ce sont des gens dont il est établi qu’ils sont des ressortissants algériens, ce sera l’épreuve de vérité », a-t-il déclaré sur la chaîne d’informations en continu.

Et de poursuivre: « Qu’on ne me dise pas demain, si jamais il y avait un problème dans les mêmes conditions que Mulhouse, que nous n’aurions rien essayé de faire. Je veux tout faire pour éviter cela ».

Bruno Retailleau estime, à cet effet, que « sans rapport de force » la France n’obtiendra « rien de l’Algérie » et affirme que l’accord du 1994 établit qu’un « ressortissant algérien doit être accepté par l’Algérie ».

Plaidant pour une « riposte graduée », le ministre de l’Intérieur affirme « qu’aucune douleur de l’Histoire, ne donne un permis d’offenser la France ».

Ces déclarations interviennent alors que les tensions entre Paris et Alger ne cessent de croitre depuis plusieurs semaines avec plusieurs polémiques liées notamment aux OQTF (Obligations de quitter le territoire français), mais également à des influenceurs algériens poursuivis pour des déclarations et parfois lourdement condamnés, à l’image de Zazou Youssef, qui a écopé, le 24 février dernier, d’une peine de 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.

En outre, des « mesures de restrictions de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens ont été prises » comme l’a dévoilé fin février le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Dans un communiqué de presse publié mercredi dernier en réaction à cette annonce, la diplomatie algérienne a estimé que cette décision « s’inscrit dans une longue liste des provocations, des intimidations et des menaces dirigées contre l’Algérie ».

« Celles-ci sont de nul effet sur notre pays qui n’y cèdera pas. Toute mesure attentatoire à ses intérêts fera l’objet de mesures réciproques, strictes et immédiates » poursuivait Alger.

Pour rappel, le contentieux historique entre l’Algérie et la France est très profond.

À la question des archives et de la restitution des biens confisqués par la France, s’ajoutent les demande de réparations des essais nucléaires français en Algérie et d’indemnisation des victimes.

L’Algérie souhaite également la reconnaissance officielle des crimes coloniaux par la France.

Mais les relations entre les deux pays se sont davantage dégradées à l’été 2024, sur fond de reconnaissance, par Paris, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris et le président Tebboune a annulé un déplacement en France, initialement prévu en septembre 2024.

Plus récemment, l’emprisonnement de Boualem Sansal et le refus d’admettre sur son sol, ses ressortissants en situation irrégulière, dont l’influenceur algérien Doualemn, ont suscité la colère des autorités françaises qui menacent désormais de recourir au « rapport de force », selon les déclarations du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.

Côté algérien, le président Abdelmadjid Tebboune a dénoncé les « déclarations hostiles de politiques français », qualifiant le dialogue avec le président Macron de « perte de temps » et mettant en garde contre « une séparation qui deviendrait irréparable ».

« Nous avions beaucoup d’espoirs de dépasser le contentieux mémoriel (…). Mais, plus rien nʼavance si ce nʼest les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu », a-t-il déploré.

Mercredi dernier, au terme d’une réunion interministérielle, le Premier ministre François Bayrou a annoncé que la France demandait à l’Algérie de réexaminer les accords conclus en 1968 entre les deux pays.

Affirmant qu’il n’était pas dans une volonté de « surenchère » ou « d’escalade », le chef du gouvernement a précisé que Paris allait « présenter au gouvernement algérien, une liste d’urgence, de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays », car considérées comme « particulièrement sensibles ».

« S’il n’y avait pas de réponse, ça serait la dénonciation des accords qui serait la seule issue possible mais ce n’est pas celle que nous souhaitons », a-t-il néanmoins tempéré, considérant que les accords de 68 « donnent des avantages considérables aux ressortissants algériens ».

Source: https://www.aa.com.tr/fr/

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2 COMMENTAIRES

    • Pas sûr que ça ne soit pas notre affaire !

      L’Algérie a tendance à exporter au Mali dans le nord ses criminels et ses terroristes qu’elle ne veut pas sur son sol dans un but de déstabilisation de ses voisins.

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