La diplomatie algérienne peut-elle réhabiliter la fonction de chargé d’affaires accrédité ?

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À l’heure où les relations diplomatiques entre le régime politique algérien et les pays africains connaissent depuis ces dernières années de très grandes mutations, il est utile de procéder à une démarche prospective, tant les vrais enjeux qui se dressent devant la conduite de l’action de la diplomatie algérienne sont nombreux. Plusieurs questions doivent être abordées.

Comment identifier  les facteurs qui impactent la scène diplomatique algérienne ? Comment favoriser la promotion des relations internationales ? Quelle  est la nature des relations diplomatiques entre deux Etats lorsqu’elles sont replacées au niveau des chargés d’affaires ? Comment dynamiser le réseau diplomatique ? Comment construire l’avenir de la diplomatie algérienne qui est confrontée à des enjeux géopolitiques ?

Les travaux du 31ème sommet des Chefs d’Etat et gouvernement de l’Union africaine (UA) tenu à Nouakchott (Mauritanie) doivent permettre à la diplomatie algérienne de se pencher sur les activités à mener  afin de traiter les questions majeures du continent africain .Sans entrer trop avant dans l’analyse  du vocabulaire diplomatique, il est important de rappeler que le chef de mission  diplomatique n’est pas forcément un ambassadeur et qu’une ambassade peut être dirigée par un chargé d’affaires accrédité  appelé également chef de mission diplomatique, dont la durée de sa mission peut osciller entre quelques mois et plusieurs années.

La capacité diplomatique à faire entendre la voix du  pays au sein des instances régionales et internationales et les perspectives du raffermissement des relations bilatérales sont importantes, c’est  dans ce sens que la fonction de chargé d’affaires accrédité doit être intégrée dans une démarche  destinée à évaluer les différentes possibilités, permettant de faire face aux décisions concernant les questions internationales d’actualité. La direction d’une ambassade par un chargé d’affaires accrédité peut survenir après un événement à caractère litigieux (contentieux historique entre les pays, non-respect du principe de non ingérence dans les affaires internes de l’Etat) ou pour des raisons budgétaires.

Compte tenu de la maitrise des dépenses publiques et des  bouleversements politiques et sécuritaires à l’échelle internationale, le chargé d’affaires accrédité est appelé à jouer un rôle important au cours des prochains mois .Cette réhabilitation de la fonction est une solution idoine, tout l’enjeu est d’optimiser la ressource humaine autant que les représentations diplomatiques  algériennes à l’étranger, permettant ainsi de se projeter sur de nouvelles activités à mener pour la concrétisation des objectifs de la politique étrangère du pays.

En outre, le concept de la diplomatie parlementaire appuie la diplomatie officielle et s’est accru à la faveur de sa constitutionnalisation en 2016, appelant à la création de groupes d’amitiés parlementaires pour consolider les relations de coopération. Ce renforcement se traduit par le  dialogue entre parlementaires et  l’échange de visites, d’ou la nécessité de mettre en exergue le caractère particulier du métier de diplomate.

Tout en consolidant  les potentialités de la politique étrangère, le réseau diplomatique algérien est appelé a se déployer davantage. Ainsi, la  réhabilitation de la fonction de chargé d’affaires accrédité permettra de relever les défis du métier du diplomate qui se transforme rapidement. Une proposition qui s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle dynamique de coopération basée sur les analyses des géographes, permettant à la diplomatie algérienne de se placer sur l’échiquier international.

Benteboula Mohamed-Salah.Géographe

beyusek @hotmail.fr

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