La cybercriminalité en « augmentation croissante » constitue un« obstacle au développement » et « une menace pour la paix et la stabilité » dans les pays francophones en développement, ont estimé des experts lundi 8 février à Grand-Bassam, près d’Abidjan en Côte d’Ivoire.
Venus d’une vingtaine de pays francophones, plus de 100 experts ont dénoncé la cybercriminalité comme « obstacle au développement économique et social de (leurs) pays membres », à l’ouverture d’une Conférence internationale sur le renforcement de la cybersécurité et de la cyberdéfense dans l’espace francophone.
Un lourd impact économique
« L’expansion du fléau détruit l’image des pays et dissuade des investisseurs potentiels » a déploré Adama Ouane, administrateur de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF, initiatrice de la rencontre), soulignant une « limitation des opportunités de croissance économique et d’emploi pour les populations ».
En 2013, la cyberfraude a coûté de 26 milliards de francs CFA (39 millions d’euros) à la Côte d’Ivoire, reconnue pour l’habileté de ses cybercriminels, à l’œuvre depuis le début des années 2000 dans le pays.
A la même date, la fraude sur Internet était de 15 milliards de francs CFA (22,8 millions d’euros) auSénégal, selon une étude de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS) publiée lundi.
Du défi d’« anticiper » les menaces
« La cybercriminalité constitue aussi une menace pour la paix et la stabilité des pays » a déclaré M. Ouane. Selon lui, « certains Etats ou groupes organisés utilisent des attaques informatiques à des fins stratégiques. Ces cyberattaques touchent des infrastructures critiques de nos pays ».
Le ministre ivoirien de l’économie numérique et de la poste Bruno Koné a appelé les pays à rester« vigilants et (à) anticiper les menaces », malgré « le solde positif entre les bénéfices du numérique et les risques induits ».
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