Cette thèse a été défendue coup sur coup par la chaîne d’information CNN et par le « New York Times », lundi.
Les accusations d’interférences russes lors de la présidentielle de 2016 avancées par le renseignement américain reposaient sur une source sûre : un espion haut placé dans la verticale du pouvoir de Vladimir Poutine. Cette thèse a été défendue coup sur coup par la chaîne d’information CNN et par le New York Times, lundi 9 septembre.
Le récit qu’ils en font met en évidence un recrutement remontant des décennies en arrière. Un pari réussi, compte tenu de la trajectoire du Russe concerné, qui a fini, selon ces deux médias, par accéder au second ou au troisième cercle des conseillers du président Poutine. Un poste suffisamment important pour pouvoir collecter des informations de première main sur la décision de Moscou d’intervenir discrètement dans la campagne présidentielle aux Etats-Unis, au bénéfice de Donald Trump.
Le Kremlin a confirmé mardi avoir employé dans son administration un homme identifié comme un agent de la CIA, exfiltré de Russie il y a deux ans, niant toutefois qu’il était en contact avec Vladimir Poutine. « Son poste ne faisait pas partie de ceux au plus haut niveau (…) et ne prévoyait aucun contact avec le président » Poutine, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en qualifiant les informations diffusées par les médias américains de « roman à sensation ».
Le président des Etats-Unis a exaspéré le renseignement en 2017 en communiquant à la Russie, à l’occasion d’une visite à la Maison Blanche du ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, des renseignements « top secret » fournis par Israël concernant l’organisation Etat islamique. Il a de nouveau étonné, le 30 août, en publiant sur son compte Twitter une photo aérienne probablement classifiée d’une base spatiale iranienne.
Le New York Times, de son côté, estime que les fuites publiées dans la presse américaine auraient fini, par leur précision, à identifier l’espion. Après une première offre rejetée en 2016, qui avait alimenté à Washington l’hypothèse qu’il soit un agent double, ce dernier aurait accepté de quitter la Russie un an plus tard. Le quotidien n’a fourni aucun nom. Un ancien agent russe réfugié à Londres, Alexandre Litvinenko, y a été mystérieusement empoisonné en 2006. Un second, Sergueï Skripal, a réchappé de justesse à une tentative similaire en 2018.
Alors que Donald Trump a fait crédit à de nombreuses reprises aux dénégations de son homologue, consternant ses propres services, le New York Times ajoute que le départ de l’espion a privé Washington d’une source irremplaçable à propos d’éventuelles opérations similaires à celles de 2016 pour la prochaine présidentielle.