La Chine : Une certitude précieuse face aux incertitudes de Trump Acte II

0

(Note de l’éditeur : Cet article reflète le point de vue de l’auteur Yi Da et pas nécessairement celui de CGTN.)

Bâton tarifaire, murs-frontières, retrait des institutions internationales, assaut du Capitole… Le retour de Donald Trump ravive une mémoire qui est tout sauf apaisée. À l’imprévisibilité du prochain maître de la Maison-Blanche s’ajoute une Amérique déchirée dont beaucoup craignent une implosion. Le monde a de quoi s’inquiéter.

Face à une Amérique qui semble de nouveau être tentée par l’isolationnisme et l’unilatéralisme, la Chine, par la constance de son engagement pour l’ouverture et le bien commun, restera pour le monde une ancre de stabilité.

Union ou désunion ?

La victoire éclatante de Donald Trump ne peut pourtant pas cacher une Amérique plus fracturée que jamais. Derrière les deux candidats se sont rangées deux Amériques apparemment irréconciliables, chacune persuadée que l’autre mènerait le pays au désastre. Les politiques et les comportements de Trump viennent renforcer davantage cette polarisation, qui affecte jusqu’aux relations entre les Américains ordinaires.

Selon une étude de l’Association américaine de psychologie (APA), 30 % des adultes disent limiter le temps passé en famille pour des désaccords en termes de valeurs. 77 % des Américains déclarent que l’avenir de la nation est une source importante de stress dans leur vie.

Est-ce que M. Trump parviendra à réconcilier le pays ? Rien n’est moins sûr.

Au même moment, sur l’autre rive du Pacifique, en Chine, c’est la confiance qui l’emporte. Les sondages annuels menés par le Baromètre de confiance Edelman montrent invariablement que plus de 90 % des Chinois ont confiance en leur gouvernement. Uni, on est capable de grandes choses. La Chine s’est fixée plus de 300 missions de réforme importantes lors du 3e plénum du XXe Comité central du PCC, de quoi donner de l’espoir à un monde où l’agenda de développement est pour le moins marginalisé.

Ouverture ou repli sur soi ?

Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité. Pour Donald Trump, « le plus beau mot du dictionnaire est droit de douane ». Or, tout porte à croire que les tarifs douaniers, malgré leur attrait intuitif, ont un « superpouvoir » plus faible que Trump ne le suppose. Une fois les surtaxes appliquées, les grands distributeurs américains seront obligés d’importer à un prix plus élevé pour ensuite vendre plus cher aux consommateurs, faisant flamber davantage l’inflation.

Par ailleurs, l’augmentation des tarifs pourrait ne pas fonctionner aussi bien que les États-Unis ne le pensent. Tout simplement parce qu’ils sont aujourd’hui un acteur beaucoup moins important que l’image qu’ils se donnent. L’essor du marché asiatique de consommation a fait chuter la part américaine dans les importations mondiales de biens à seulement 15,9 % en 2023, soit moins que l’Europe. Selon Simon Evenett, fondateur de l’initiative de recherche Global Trade Alert, même si le marché américain était complètement fermé à la Chine, elle aurait récupéré ailleurs ses exportations perdues en 2030. Il en serait de même pour plus de 100 autres partenaires des États-Unis, dont le Brésil, l’Arabie saoudite, l’Inde et l’Allemagne.

Plus Donald Trump tentera de rapatrier la production, moins les États-Unis seront fiables en tant que marché d’importation et plus le reste du monde commercera sans eux.

Au moment où l’Amérique se recroqueville sur elle-même, la Chine travaille à une ouverture de plus haut niveau. Elle rassemble aujourd’hui 26 pôles technologiques des top 100 au monde. Son secteur manufacturier sera totalement ouvert. La liste négative pour les investissements étrangers continue de se rétrécir. Ce n’est pas faux que tout bonheur en ce monde vient de l’ouverture aux autres.

Solidarité ou désengagement ?

Sur le plan international, avec le retour du « roi du deal », les imprévisibilités n’iront que croissant. Tout est désormais sous une logique transactionnelle, parfois illusoire. Mettre fin à la crise ukrainienne en 24 heures, mais en abandonnant les Ukrainiens que les États-Unis ont toujours épaulés ? Résoudre le conflit au Moyen-Orient, mais en donnant un blanc-seing au premier ministre israélien ? Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : Là où les États-Unis ne peuvent plus tirer profit, ils se retireront. Quid de leurs alliés ? Chacun sa croix.

À cela s’ajoute un désengagement américain dont le monde garde encore une mémoire amère. Avant même de s’installer dans le Bureau ovale, le président élu menace déjà de se retirer de l’Accord de Paris. Devant les défis qui exigent une réponse collective, la première économie mondiale cantonne dans « l’Amérique d’abord ».

Au moment où les États-Unis semblent ne se soucier que d’eux-mêmes, la Chine fait entendre une voix encore plus forte pour la justice et s’engage par des actions concrètes pour le bien commun. Elle porte une vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable et œuvre à la paix de manière constructive. Pionnière dans la transition verte et porteuse du véritable multilatéralisme, elle travaille avec tous les pays pour relever les défis auxquels fait face l’humanité tout entière.

Contre l’imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l’avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses. Il devrait en être de même pour la politique internationale. Qui est du bon côté de l’Histoire ? L’avenir nous le dira.

 

(Yi Da est un spécialiste en relations internationales basé à Beijing.)

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!