La communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a décidé de se passer des services de l’Union Africaine sur la question ivoirienne. A l’issue de sa réunion vendredi dernier à Abuja, elle a en effet décidé d’envoyer une toute dernière médiation à Laurent Gbagbo afin de le convaincre à quitter le pouvoir sans conditions et sans délais. Un refus de la part de l’appelé équivaudrait à une déclaration de guerre. C’est ce qui ressort du communiqué final de la rencontre.
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rn« La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest appelle le président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir sans conditions. En cas de rejet de cette demande non négociable, la communauté n’aura d’autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force légitime pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien». C’est en ces termes plutôt durs que la Communauté des Etats Ouest Africains s’adresse à M Laurent Gbagbo. Une réaction qui fait suite aux tergiversations de l’Union Africaine qui avait hérité du dossier à la demande expresse de la CEDEAO elle même.
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rnLa communauté Ouest Africaine n’a pas du tout apprécié la gestion du Panel des Chefs d’Etat et reproche au président sud-africain Jacob Zuma son soutien à Laurent Gbagbo. Ce Panel, faut-il le rappeler, a tenu à se rendre à Abidjan pour y rencontrer les protagonistes nonobstant la récusation d’un de ses membres, à savoir le président du Faso Blaise Compaoré et l’absence de l’émissaire de la CEDEAIO dans la délégation. Aussi, contrairement à l’option prise par la Communauté Internationale dont la CEDEAO de ne pas reconnaître Laurent Gbagbo comme président, Jacob Zuma a plutôt suggéré un partage du pouvoir entre ce dernier et Alassane Ouattara.
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rn A son arrivé à l’Hôtel du Golf où est refugié le camp Alassane Ouattara, la délégation du panel conduite par Jacob Zuma a été chahuté. C’est en effet sous des propos hostiles que les visiteurs sont parvenus à se retirer non sans mal. La situation s’est dès lors, dangereusement dégradée dans le pays. C’est en effet à partir de cet instant que sont apparues les prémisses de la guerre : attaques de positions militaires de part et d’autres ; scènes de guérilla menés par un mystérieux « commando invisible », marches de protestations violemment réprimées dont la dernière en date a fait 7 tuées parmi les femmes à Abidjan…
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rnEn clair, aux yeux de la CEDEAO, la gestion du dossier par le panel des chefs d’Etat mandaté par l’Union Africaine aurait été un véritable gâchis. Constat à l’origine de cette réunion d’urgence à Abuja vendredi dernier et de la décision consécutive à une ultime médiation assortie de menace d’un usage de la force.
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rnIl faut prendre cette menace très au sérieux. La CEDEAO ne rigole pas. Souvenez-vous en : « nous ne bluffons pas… nous n’interviendront qu’après l’échec de toutes les options politiques» avait averti le chef d’Etat major de l’armée nigériane lors du sommet de Bamako en décembre 2010. Presque trois se sont déjà écoulés et les « options politiques » ont bien montré leurs limites. Rappelons enfin que les Etats-Unis se sont dits prêts à appuyer les soldats de l’ECOMOG avec ou sans l’aval de l’ONU. Point n’est besoin de décodeur pour comprendre ce message.
rnB.S. Diarra
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