Une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pilotée par plusieurs chefs d’État de l’organisation devait se rendre en Guinée ce vendredi.
Selon deux sources haut placées, la Cédéao, présidée par le chef d’État nigérien, Mahamadou Issoufou, envisageait d’envoyer ce vendredi une délégation en Guinée, à quelques jours des élections législatives et du référendum pour une nouvelle Constitution.
La mission de haut niveau aurait dû regrouper quatre présidents : le Nigérian Muhammadu Buhari, le Ghanéen Nana Akufo Ado, le Burkinabè Roch Christian Kaboré et le Nigérien et dirigeant en exercice de l’institution régionale, Mahamadou Issoufou.
Selon nos informations, le président guinéen Alpha Condé aurait été approché par la Cédéao, mais le chef d’État a opposé une fin de non recevoir à la délégation.
La mission a donc été avortée. Cela faisait plusieurs jours que la Cédéao menait de démarches pour tenter de résoudre la crise en Guinée. Les capitales ouest-africaines ont redoublé d’efforts diplomatiques, selon des sources proches de la Cédéao. Celle-ci, comme elle l’a fait en Guinée-Bissau, tient au sacro-saint principe du respect de la Constitution et toute tentative de remise en cause des textes fondamentaux d’un pays membre est vouée à l’échec.
La Cédéao est jusqu’ici restée silencieuse sur la tenue du double scrutin en Guinée prévu ce dimanche. Un double scrutin que l’opposition, réunie au sein du FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution, appelle à boycotter.
Mes chers sœurs et frères africains, au lieu d’un commentaire sur le refus du Président Alpha CONDE de Guinée de recevoir la mission de haut niveau et son entêtement à vouloir modifier la Constitution, je préfère partager avec les dispositions ci-après du Protocole de la CEDEAO sur la prévention des conflits. Il y apparait clairement que non seulement la CEDEAO a le droit et la responsabilité d’intervenir, mais aussi que toutes les conditions prévues par le mécanisme sont réunies pour une intervention de la CEDEAO. Lisez- vous même
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CHAPITRE V MISE EN OEUVRE DU MÉCANISME
Article 25 : Conditions de mise en œuvre
Le Mécanisme est mis en oeuvre dans l‟une des conditions ci-après:
(a) En cas d‟agression ou de conflit armé intervenu dans un Etat membre, ou de menace d‟un tel conflit;
(b) En cas de conflit entre deux ou plusieurs Etats membres;
(c) En cas de conflit interne qui;
(i) menace de déclencher un désastre humanitaire;
(ii) constitue une menace grave a la paix et a la sécurité dans la sous région;
(d) En cas de violations graves et massives des droits de I‟Homme ou de remise en cause de l‟Etat de droit;
(e) En cas de renversement ou de tentative de renversement d‟un Gouvernement démocratiquement élu;
(f) Toute autre situation que détermine le Conseil de Médiation et de Sécurité.
(fin de citation)
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