Profitant d’une situation dégradée, refus des parachutages politiques lors des élections de 1984, le MFDC gagne des soutiens populaires et crée en 1985 une aile combattante : Atika. La répression, venue de Dakar, lui assure des soutiens dans les deux états voisins : Guinée-Bissau et Gambie. S’ouvre alors un cycle de violence qui ruine les efforts de développement régional. Les violences des séparatistes, comme de l’armée, touchent bien sûr les populations mais aussi les activités économiques. Le soutien de la population faiblissant, des dissensions amènent à une fragmentation du mouvement dans un contexte de tentatives réitérées de l’état de trouver une solution négociée. C’est ensuite la politique d’Abdoulaye Wade qui est abordée et le drame durement ressenti par la population casamançaise que fut le naufrage du Joola est évoqué. Les années 2000 semblent caractérisées par un déclin du mouvement séparatiste et par un renouveau d’un sentiment régionaliste incarné notamment par le maire de Ziguinchor Robert Sagna qui fut tenté par une candidature à la présidence de la République lors des élections de 2007.
Une conclusion n’est toujours pas trouvée à l’histoire de la Casamance tout au moins quelques éléments sur les dernières années puisque la crise n’est pas encore totalement réglée, que des coupeurs de route se réclamant de la rébellion sévissent encore même si cela n’a plus rien à voir avec la période la plus noire. Souhaitons aux Casamançais de connaître enfin la paix, sinon ils risqueraient de transformer le Sénégal en deux camps comme au Mali et en Algérie.
Abdoulaye Traoré
Doctorant en sociologie