Dans le cadre de la nouvelle organisation de l’Unité Africaine (1946-1958) apparaît une jeune élite enseignante autour d’Ibou Diallo, Émile Badiane, Dembo Coly qui fondent le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), mouvement régionaliste avant sa dissolution dans le BDS, parti de Léopold Sédar Senghor en 1954. Un nouveau groupe prend le relais, le MAC, Mouvement Autonome de la Casamance. Lors des élections, les conflits pour gagner l’audience de l’électorat sont parfois violents. Dès lors, se pose la question de la construction mentale du concept d’espace casamançais par une jeune et ambitieuse élite politique dans une région où historiquement les populations ne reconnaissaient pas d’autorité politique centrale mais vivaient au sein de communautés villageoises autonomes, des micro-territoires. Les événements violents en 1955 à Bignona, montrent que la violence politique n’est pas un fait récent. Ils ont pu marquer une confessionnalisation des oppositions dans une région où la cohabitation religieuse était pourtant réelle et harmonieuse. Elle demeure une réalité aujourd’hui.
De 1958 à 1966, la fracture politique se fonde, non seulement, sur le choix pour ou contre l’indépendance immédiate au référendum de 1958 mais aussi sur l’utilisation des moyens de l’état pour l’UPS de Senghor et le militantisme pour le PRA. Les querelles de leadership au niveau local, le développement du clientélisme et le recours à la violence politique caractérisent la période de l’accession à l’indépendance en 1960 d’autant que les événements de 1961 en Guinée portugaise, toute proche pèse sur le climat casamançais. De 1966 aux événements de 1983 se forme une élite casamançaise. Cette période est marquée à la fois par les effets de la crise climatique, économique et de la politique d’ajustement structurel. Une classe de jeunes diplômés qui ne trouvent plus de débouchés dans l’administration vont élaborer un nouveau discours régionaliste. L’existence d’une rupture entre l’État et les paysans de Casamance met les leaders locaux dans une situation inconfortable.
A suivre…..
Abdoulaye Traoré
Doctorant en Sociologie
M.Traoré les deux situations ne sont pas similaires. La rébellion dite touareg qui sévit au Nord Mali est plus complexe et plus irrédentiste du fait des différences culturelles voire raciales. La superficie du Mali rend plus difficile également le contrôle et la sécurisation de l’ensemble du territoire. A cela il faut ajouter la complicité de certains pays qui ne jouent pas franc-jeu. La rébellion en Casamance a beaucoup perdu de sa force ces dernières années; elle n’est pas aussi armée, organisée et soutenue que celle qui sème malheureusement la désolation au Mali. Mais l’Afrique ne doit en aucun cas accepter la balkanisation. On ne doit pas négocier l’intégrité de nos territoires. La solution est militaire. Equipons nos armées nationales pour nous faire respecter et tenir à distance nos ennemis. Bonne chance mon frère dans vos recherches. J’espère que vous serez bientôt docteur. C’est un plaisir de lire le texte.
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