La Belgique «accepte d’accueillir» l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo

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Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale
Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale de la Haye, le 15 janvier 2019. © Peter Dejong/Pool via REUTERS/File Photo

Deux semaines après que le ministre ivoirien de la Promotion de la jeunesse, Mamadou Touré l’ait annoncé à RFI, la Belgique confirme sa volonté d’héberger Laurent Gbagbo. « Répondant à une demande de coopération de la Cour pénale internationale, la Belgique a accepté d’accueillir Laurent Gbagbo », a expliqué un porte-parole du ministère, Karl Lagatie, précisant ne pas savoir si l’ex-président se trouvait en Belgique.

Les deux acquittés ont été pris en charge par les autorités néerlandaises à leur sortie de prison, aux alentours de 18h30, vendredi soir, et ont passé leur première nuit à l’hôtel, à La Haye. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Belgique a confirmé, ce samedi matin, son accord pour accueillir Laurent Gbagbo sur le sol belge où résident sa seconde épouse et l’un de ses fils, mais pour l’instant la Belgique précise que des discussions sont toujours en cours avec la CPI sur les modalités de contrôle judiciaire. Le porte-parole du ministère, Karl Lagatie, précise qu’il s’agit d’une négociation qui doit trouver son issue « dans les jours qui viennent » sans plus de précisions, ce qui retarde évidemment, d’autant, l’arrivée en Belgique de Laurent Gbagbo.

Le ministère précise s’il était besoin que l’ancien chef d’État devra évidemment se tenir à tout moment à la disposition de la CPI s’il est convoqué pour une éventuelle audience.

Selon la procédure, déjà utilisée dans d’autres affaires entre la Cour et la Belgique, notamment dans l’affaire Bemba, une fois conclues ces discussions, les autorités néerlandaises devraient conduire Laurent Gbagbo à la frontière où il serait alors pris en charge par la police belge.

Laurent Gbagbo est libre mais il a une longue liste de conditions très contraignantes à respecter, sous peine d’être interpellé de nouveau par la CPI. Il ne peut pas voyager en dehors de la circonscription dans laquelle il sera établi et doit remettre son passeport au greffe. Autre contrainte, Laurent Gbagbo ne peut pas faire de déclaration publique.

Dans son entourage, certaines voix interprêtent cela comme une forme « d’assignation à résidence ». Une situation que déplore également Guy Labertit, élu municipal et proche de Laurent Gbagbo.

Concernant Charles Blé Goudé, aucun pays n’a, pour l’instant, donné son accord pour l’accueillir mais plusieurs Etats européens ont été approchés. On sait que Charles Blé Goudé a de la famille en Europe, notamment en Suède où réside sa sœur. Cela pourrait donc être l’une des pistes de sa future destination.

Avant que leur libération soit effective, il faut savoir que les avocats, les proches et la Cour elle-même, restent très prudents. On peut se rappeler que vendredi, la Chambre d’appel a bien notifié que tout écart aux conditions qu’elle a ordonnées pourrait être sanctionné d’un retour en prison.

Par RFI Publié le 02-02-2019

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