L’ex rebelle Ibrahim Ag Bahanga aux côtés des « casques jaunes » de Kadhafi

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Ibrahim Ag Bahanga, combattant de l’ex rébellion touareg au Mali dont il était d’ailleurs la tête de fil s’avère aujourd’hui un personnage clé  dans le recrutement et l’envoi de combattants en direction de la Libye. Ici, on les appelle les «Casques jaunes». Ils ont déjà participé à plusieurs opérations militaires ayant permis la reconquête par Tripoli de certaines, bastions de l’Est du pays.

L’ancien chef rebelle Touareg Ibrahim Ag Bahanga, faut-il le rappeler, est un pur produit d’un des camps de formation militaire en territoire libyen. Il a participé à plusieurs campagnes notamment au  Liban, en Syrie et en Iraq, dans les années 1980. Il représente, en clair, l’un des hommes de main de Kadhafi qui lui a d’ailleurs plusieurs fois fourni refuge lors à l’issue de la rébellion touareg au Mali.  Il fut en effet, pendant très longtemps l’hôte de Kadhafi après la signature des accords d’Alger et de tripoli avant de débarquer subitement au Mali il y a de cela trois semaines. Qu’il se soit aujourd’hui arrangé aux côtés du Guide n’a rien de surprenant, en tout cas, pour ceux qui le connaissent. « Il se plait dans des situations de ce genre » nous confie un de ses fideles.

Dans les faits et sur le terrain, plus précisément à la frontière algéro-malienne dans la zone de Tinzawaten et aussi à la zone frontalière avec la Mauritanie, l’homme a été aperçu au même moment qu’une mystérieuse équipe avec un convoi d’au moins trente véhicules tout terrain. Il ressort de plusieurs témoignages qu’il s’agissait de troupes recrutées devant se rendre en Libye via la ville de ville de Djanet en Algerie pour retrouver Sabha en Libye. Si les éléments recrutés sont grassement payés en espèces et en dollars, il n’en demeure pas moins qu’ils sont pour la plupart motivés par leurs affinités avec le Guide lequel se réclame de la grande tribu touareg du désert. 

Et l’armée malienne dans tout cela ? Elle serait aujourd’hui en état d’alerte maximum. «Depuis quelques jours, nous constatons des demandes de permissions de militaire Touaregs dans le rang de l’armée malienne au niveau de leurs unités respectives» nous confie une source sécuritaire malienne. Et de poursuivre : «si à Bamako, nous pouvons contrôler les mouvements de ces jeunes, ce n’est  malheureusement pas le cas dans les régions Nord du pays ».

En clair, l’Etat malien n’a pas envoyé de renforts contrairement à certaines allégations.  Il s’agit plutôt de combattants touaregs incorporés ou non et qui se passent  allègrement de la décision de la hiérarchie pour des raisons évoquées plus haut.

« Les casques jaunes » à la reconquête des bastions aux mains des manifestants

En plus des combattants d’origine malienne, on retrouve autres nationalités tchadienne, Sénégalaise, nigérienne, Mauritanienne… On parle même de mercenaires européens et  français en l’occurrence.  Ils seraient au nombre de 20.000 et sont fermement engagés aux côtés de Kadhafi.  On les appelle les « casques jaunes ». Evoluant aux côtés de militaires loyalistes, ils ont d’ores et déjà reconquis les villes  d’Ajdabyah et de Brega et n’entendent pas s’arrêter là. Le gros de la troupe, nous signale-t-on se trouverait  dans la capitale à Tripoli.

Si la mission première de ces combattants venus d’ailleurs reste la sauvegarde du régime de Kadhafi, il n’en demeure pas moins que les actes de racistes et de xénophobie dont les étrangers sont victimes en Libye et plus précisément à Benghazi, fief rebelle, soient à l’origine  de leur sympathie pour le Colonel Kadhafi.

De nombreux compatriotes revenus de Libye déplorent en effet des actes de racistes et de xénophobie dont ils ont été victimes à Benghazi en l’occurrence ce, bien avant les événements. Le phénomène s’est accentué suite à la révolution.  En clair, l’hostilité des Benghazi à l’endroit des étrangers et des noirs en particulier n’est pas consécutive au recrutement de mercenaires étrangers par le Guide. Il s’agit plutôt d’un fait habituel qui n’a, hélas, jamais été dénoncé par ceux-là qui assimilent aujourd’hui le phénomène à volonté de représailles des populations.

Baba Ahmed et B.S. Diarra

 

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