Jeudi 22 juillet à l’aube, un raid militaire franco-mauritanien a secoué le nord Mali. L’opération qui a été menée en territoire malien a suscité la polémique en ce qui concerne son objectif. Pour la France, le raid auquel a participé de 20 à 30 éléments des « forces spéciales françaises », visait à libérer l’otage français Michel Germaneau. Mais pour la Mauritanie, il était destiné à « prévenir une attaque d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre la Mauritanie, Bassikhounou notamment ». L’otage français Michel Germaneau reste jusque là introuvable. Agé de 78 ans, Michel Germaneau, a été enlevé le 19 avril au Niger par Al Qaïda du Maghreb islamique (Aqmi).
Un deuxième raid aurait eu lieu samedi, selon nos sources. La zone des opérations de ces raids franco-mauritaniens pourrait se situer dans le secteur de Tessalit, où se situait l’ancienne base militaire française, évacuée en 1961. Les installations sont restées fonctionnelles, des avions pouvant s’y rendre.
Cependant, la distance entre la Mauritanie et le lieu des raids qui pourraient se situer dans les zones montagneuses de Teghargharet, montre le caractère audacieux de l’opération. Tessalit est plutôt proche de l’Algérie que de la Mauritanie. Tessalit est une ville du nord est du Mali, chef lieu de cercle dans la région de Kidal. La ville est située au nord du Massif du Tighaghar, dans l’Adrar des Ifoghas. Tessalit, possède le seul aérodrome de la région avec une piste en dur, pouvant accueillir des gros porteurs et servant à de rares vols militaires et civils privés.
Les grottes de Teghargharet ont été utilisées par les rebelles de l’« l’Alliance du 23 mai 2006», mais depuis une année, c’est de notoriété que les salafistes occupent ces collines réputées imprenables.
On peut donc comprendre l’échec de l’attaque franco-mauritanienne. Mais ce qui n’est pas compréhensible à Bamako est la réaction du premier responsable de la paix et la sécurité de l’Union africaine, selon lequel les opérations de ce genre sont préférables au versement de la rançon, en faisant un black-out total sur la violation de la Souveraineté d’un Etat de l’Union africaine. Surprenant.
L’événement qui défraie la chronique représente sans doute une humiliation pour le Mali dont le gouvernement n’a probablement pas été informé, et dont les troupes n’ont pas participé à l’opération. Est-ce à dire que ces troupes qui l’ont menée n’ont pas confiance aux forces maliennes ou au gouvernement malien ? Il s’agit bien d’une opération franco-mauritanienne dont les Américains étaient au courant et peut-être l’Algérie. Ce qui est synonyme d’isolement ou qu’on n’a pas confiance au Mali. Et si l’Elysée soutenait la Mauritanie parce qu’elle serait plus déterminée à lutter contre Al Qaïda ?
B. Daou