L’attaque Al Wasra : Notre belle leçon d’humilité à Mohamed Ould Abdel Aziz

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Au retour de Pierre Camatte échangé contre 4 bandits arrêtés et incarcérés chez nous, le chef de l’Etat mauritanien en profita pour régler ses comptes politiques avec le Mali à travers son président Amadou Toumani Touré. Aux yeux de Mohamed Ould Abdel Aziz, son homologue malien n’avait pas à négocier quoi que ce soit.  Que vaut donc ce déluge de feu à coté des méthodes de bon Samaritain d’ATT qu’il dénonçait avec tant de virulence et de haine ? Le sang de Germaneau ou celui d’innocentes victimes du  campement d’Al Wasra ?

 

Se découvrant une soudaine âme guerrière, Mohamed Ould Abdel Aziz avait fait le suiviste en  rappelant son ambassadeur pour consultation, disait – il alors. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il traitait notre président de tous les noms d’oiseaux, se convainquant que les prises d’otages se poursuivraient tant que le pouvoir ici à Bamako était détenu par Amadou Toumani. Le Mali, à ses yeux ne devrait pas céder, or il n’est un secret pour personne que la vie de Camatte ne tenait plus qu’à un fil. Ou le Mali, notre pays libérait les bandits, ou Pierre Camatte passait à la guillotine.

 

En homme de paix et de compromis, le président du Mali, ne pouvait laisser la vie d’un homme qui avait choisi notre pays où il avait presque de la famille, des affaires et aidait à la lutte contre le paludisme à travers une plante qu’il choyait et entretenait de tout son cœur. Se faisant, le Mali, croit savoir Amadou Toumani Touré, n’avait aucun intérêt à ne pas vouloir échanger la précieuse vie de Camatte contre celle de 4 bandits sans loi ni foi.

 

‘‘On peut connaître assez mais ne jamais tout connaître’’

Une sagesse africaine que Sarkozy et Mohamed Ould Abdel Aziz ignorent malheureusement. C’est bien pourquoi, à l’insu de nos plus hautes autorités, ils passeront à l’action alors que les informations qu’ils détenaient par devers eux, ne tenaient aucune bonne piste. Pour se faire bonne conscience, nos amis racontent à qui veut entendre que, la discrétion n’étant pas le fort des gens du palais, l’opération qu’ils pensaient avoir monté d’une main de maître, devrait être ignorée même par le chef de l’Etat malien. Elle foira, parce que le résultat est connu. Au lieu de libérer Germaneau, ils hâtèrent sa mort. A la violation de l’intégrité territoriale d’un pays tiers s’est ajouté un crime contre l’humanité. Sous le fallacieux prétexte d’accord de défense et passant nos conseils et avis, les experts en opération commando de Paris et de Nouakchott, déclencheront un déluge de feu sur un paisible campement du nom d’Al Wasra. C’est vrai que si Al Wasra n’est pas une base de repli des bandits, AQMI, y a de la famille. C’est ce que notre source très introduite affirme.

Si le président mauritanien cherchait à brandir à la face de l’opinion mondiale que le président Amadou Toumani a tort de vouloir toujours négocier, en engageant son armée dans cette minable aventure, Sarkozy en mal depuis un certain temps dans les sondages, cherche à se replacer. Mais voilà que patatras ! L’affaire d’Alwasra s’ajoute à la colère d’une France déjà meurtrie par ses scandales et maintenant attristée par le deuil qui frappe Marcoussis à travers l’odieux assassinat d’un de ses fils : Michel Germaneau. N’en déplaise bien entendu à ceux qui chantent sur les toits hexagonaux que l’attaque d’Al Wasra a fait tomber 3 chefs AQMI, même s’ils ne peuvent le prouver.

 

Mohamed Abdel Aziz apprendra à ses dépends que la manière forte ne résout pas toujours tout et que dans bien cas, le compromis est salutaire. Et c’est ce que Amadou Toumani savait depuis fort longtemps, même s’il a mis du temps à se faire comprendre. A commencer par ses propres compatriotes.

Sory de Moti

 

PIERRE CAMATTE EST LIBRE

Gloire à l’humilité !

Merci Amadou Toumani

 

Nous refusons de vivre avec un couteau à cran d’arrêt serré entre les dents. Nous ne sommes pas ce genre de peuple habitué à tuer, à torturer pour un oui ou pour un non. Pour tous les hommes de la terre, nous voulons la paix et la liberté. C’est pourquoi, face au dilemme de laisser mourir un homme pour rien absolument, notre président a fait son devoir : celui d’un homme qui est né et qui a grandi dans un pays où la vie d’un homme a sens. Nous ne sommes pas de ces pas où la vie d’un homme ne vaut pas grande chose surtout lorsque des intérêts liés à la drogue et à l’argent de la drogue sont en cause. Pour tout dire, la chienlit déclenchée contre notre pays et notre président ne passera pas, en tout cas pas chez nous. Parce que nous sommes solidaires face à l’adversité, simplement.

 

Enlevé et gardé en captivité depuis novembre 2009. Le français Pierre Camatte a retrouvé sa liberté, sain et bien portant. La nouvelle est tombée au cours du journal télévisé de mardi soir de l’ORTM. Merci Amadou Toumani.

Le président Amadou Toumani Touré, en grand humaniste et fort de la tradition multiséculaire de l’hospitalité de notre pays, a priorisé la vie d’un homme, d’un hote, d’un étranger qui a choisi de vivre et de travailler dans notre pays. A ses yeux et à ceux de l’ensemble du peuple malien, la détention de quatre malfrats contre la vie d’un homme honnête et travailleur ne devrait servir aucune cause ; pas même ceux-là dont des chefs ne vivent que des retombées de la drogue et des produits de contrebandes. Camatte est libre parce que nous libres et que personne ne viendra nous vassaliser chez nous. Amadou Toumani connaît la France, l’Algérie et la Mauritanie, pour qu’on ne vienne pas nous dire que l’attitude de son pays dans cette affaire est inamicale. Le chien aboie, la caravane passe. Camatte est libre, c’est la volonté de Dieu et la magnanimité d’un homme de devoir et de cœur. Il ne pouvait en être autrement pour ceux qui connaissent l’homme. Nous ne pensons pas qu’il a agit sous la contrainte de quelques autorités politiques étrangères que ce soit. Ce n’est pas son genre. La France elle-même, sous pression face à son opinion publique, a souhaité que le président s’implique en donnant à Camatte une chance de revoir les siens et c’est ce qu’il a fait. Le reste n’engage que ceux qui pensent autrement. L’Algérie et la Mauritanie peuvent penser ce qu’elles veulent, en n’oubliant toutefois pas de se dire que chacun devrait balayer devant sa porte d’abord et les otages qui ont eu la vie sauve jusqu’ici le doive au Mali et à son président. Parce que ce que n’est ni à Kayes ni à Bamako, encore moins à Moti que des étrangers sont enlevés mais ailleurs, loin de notre pays. Où était donc Abdel Aziz Bouteflika pendant que le président Amadou Toumani s’époumonait à la quête de la tenue du sommet des Etats membres de la bande sahélo saharienne ? Pourquoi, ne s’est-il jamais impliqué aux cotés du Mali pour que les soit disant agendas chargés priorisent la sécurité à travers la rencontre que le président du Mali demandent depuis plus de 2 ans ?

 

Par Sory de Moti

 

La Nouvelle Patrie, no 52- jeudi 25 février 2010

 

 

 

Affaire Pierre Camatte :

ATT a dribblé tout le monde 

 

ATT a sauvé la face dans une pirouette géniale dans l’affaire de l’otage français Pierre Camatte aux mains d’Al Qaida. Les quatre islamiques dont la redoutable organisation terroriste exigeait la libération ont été jugés vendredi dernier par le tribunal de première instance de la commune III, condamnés à 9 mois d’emprisonnement… et relâchés. Parce que, incarcérés depuis le 18 avril 2009, ils avaient déjà purgé la totalité de leurs peines !

 

Renversant ? Non ! ATT est vraiment un sacré bonhomme. Rusé comme pas un, avec toujours une malice de derrière les fagots dans son grand sac diplomatique. Il lui a fallu un sacré toupet pour faire semblant de tenir tête à Sarkozy, à Kouchner et à la France. A tel point que l’on se demandait quelle mouche étourdie avait piqué notre ATT national pour qu’il se soit permis de faire front si hardiment aux pressions du coq gaulois monté grandement sur ses ergots pour que soit obtenue dans l’urgence et sans délai la salvation de l’intégrité physique et de la vie précieuse de Pierre Camatte, le plus malien des français de France. L’opinion malienne avait applaudi à tout rompre son héros retrouvé, l’homme du 26 mars, le hardi libérateur de la Révolution malienne dans sa posture légendaire. On en avait bien besoin de cette thérapie populaire pour retrouver notre fierté, revendiquer le respect en ces temps de disette utopique où le peuple n’a rien à se mettre sous la dent affamée que l’idéologie indigeste du PDES, la marotte du chef bien-aimé, une nouvelle politique Economique à la sauce malienne très pimentée.

 

Mais le respect et la fierté ne font pas très bon ménage avec les gros sous. Pourvu qu’ATT, qui a tant donné aux islamistes,’’ jusqu’à fatigué’’, ne se retrouve pas gros jean comme devant et face à notre voisin aigri et courroucé comme pas un. J’ai nommé l’Algérie, l’empêcheur de régler les petites affaires terroristes à l’amiable dans l’Amicale des chefs d’Etat de la bande Sahelo-sahelienne. Les bandes terroriste, c’est bien le souci premier d’ATT, négociateur et faiseur de paix devant l’Eternel, à qui nous ne ferons pas, comme les Algériens, l’affront de douter de la volonté sincère et de la capacité de pacifier les velléités irrédentistes de nos frères égarés et itinérants, à l’occasion narcotrafiquants, marchands d’armes de guerre, preneurs d’otages, maître chanteurs, etc. c’est sur, rusé comme l’est ATT, les Algériens ne l’auront pas au culot ou à l’usure. On ne la fait pas à un vieux singe qui sait faire la grimace, encore moins à un ancien commando parachutiste de sa trempe que la voltige connaît, ou au révolutionnaire que la postérité attend. Bref,, l’Algérie et les Algériens trouveront sur leur chemin à qui parler : un chef d’Etat souverain d’un pays libre et souverain, le Mali. Et puis quoi encore ? S’ils ne sont pas contents, qu’ils aillent se faire cuire un œuf sous la tente de nos rebelles, pardon, des bandits armés qui nous compliquent la vie et qu’ils hébergent royalement et fraternellement. Nous feraient-ils des représailles tantôt, en attisant dans le désert et à travers monts et vaux les feux de la rébellion touarègue ? Chut !!! N’en dites plus un mot, c’est un secret de polichinelle, un épouvantail de guerre psychologique et diplomatique, une épée de Damoclès suspendue sur la tête d’ATT. Pour avoir la paix véritable, celle du cœur avec notre voisin, et non celle des braves, a-t-il les moyens de préparer une vraie guerre ? Faut pas rêver, ATT est un homme de paix et de compromis.

 

Par Oumar Coulibaly

 

La Nouvelle Patrie, no 52 du jeudi 25 février 2010       

 

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