Kenya: le gouvernement s’attaque à deux ONG critiques du processus électoral

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Le président Uhuru Kenyatta (au centre), le lundi 14 août 2017 juste avant une conférence de presse à Nairobi.
Le président Uhuru Kenyatta (au centre), le lundi 14 août 2017 juste avant une conférence de presse à Nairobi. © Presidential Press Service/Handout

La Commission kényane des droits de l’homme (KHRC) et Africa Centre for Open Governance (AfriCOG), deux ONG qui envisageaient la saisine de la Cour suprême sur le processus électoral, sont dans le collimateur du gouvernement kényan. Le bureau de coordination des ONG, un organe étatique, a retiré sa licence à KHRC et demandé la fermeture d’AfriCOG.

Le bureau de coordination des ONG (NGO Board) a fait toute une série de griefs à la Commission kenyane des droits de l’homme (KHRC) : « Possession de comptes illégaux », « perception irrégulière » de dix millions d’euros, « emploi illégal d’étrangers » et 800 000 euros de dette au Trésor public. En conséquence, lundi 14 août, le bureau et son chef, Mohamed Fazul, ont annoncé avoir retiré son agrément à l’ONG et demandé le gel de ses comptes, un redressement fiscal ainsi que l’expulsion de ses employés expatriés.

Durant les élections, la KHRC avait critiqué le travail de la Commission électorale, et la réélection d’Uhuru Kenyatta. La KHRC avait notamment été à l’origine d’une marche, le 1er août, au lendemain de la découverte du corps de Chris Msando, un responsable de la Commission électorale indépendante (IEBC) en charge du système informatique tué dans des circonstances troubles. La KHRC envisageait, avec notamment l’Africa Centre for Open Governance (AfriCOG), de saisir la Cour suprême kényane sur le déroulement du processus électoral avant la date butoir de ce vendredi 18 août. Mais rien n’avait été arrêté.

Dissolution politique ?

Mardi 15 août, le bureau des ONG a également demandé la dissolution de l’ONG AfriCog (Africa Centre for Open Governance), le gel de ses comptes et l’arrestation de ses dirigeants. Mohamed Fazul, là encore, affirme que l’ONG agit dans l’illégalité. Juste avant la présidentielle, cette ONG avait demandé – en justice – la publication de la liste électorale.

Ces mesures administratives relèvent-elles d’une manœuvre politique ? L’ONG en est persuadée et s’est défendue. Mardi, son directeur exécutif, George Kegoro, a démenti les accusations portées contre la KHRC, qu’il a décrites comme du harcèlement et de l’intimidation.

George Kegoro y voit une vendetta personnelle de Mohamed Fazul. En mai 217, le controversé directeur du bureau des ONG avait été jugé insuffisamment qualifié pour son poste. « Il manque de légitimité et il a besoin de se rendre utile auprès du gouvernement », a souligné George Kegoro.

 Par RFI Publié le 16-08-2017 

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