Kenya: la crise politique empire après une présidentielle tronquée

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Des policiers anti-émeutes opposés à des manifestants, à Nairobi, le 27 octobre 2017 / © AFP / SIMON MAINA
Des policiers anti-émeutes opposés à des manifestants, à Nairobi, le 27 octobre 2017 / © AFP / SIMON MAINA
La confusion la plus totale régnait samedi au Kenya, deux jours après une présidentielle marquée par une participation en berne et des violences dans les bastions de l’opposition qui ont conduit par deux fois au report des opérations de vote dans l’ouest du pays.

Depuis jeudi et la nouvelle présidentielle organisée après l’invalidation par la justice de la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta en août, le pays a les yeux rivés sur les chaînes d’information qui alternent les directs sur les violences et sur les opérations de dépouillement de la Commission électorale (IEBC).

Selon des sources policières et médicales contactées par l’AFP, huit personnes ont été tuées par balles depuis jeudi, portant à au moins 48 le nombre de morts depuis l’élection invalidée du 8 août, victimes des armes de la police pour la plupart.

Le pays traverse sa crise politique la plus grave depuis les violences politico-ethniques meurtrières qui avaient accompagné la présidentielle de 2007 (1.100 morts, 600.000 déplacés).

Vendredi, invoquant notamment la sécurité de son personnel, et alors que la tension montait dans l’Ouest, le président de l’IEBC, Wafula Chebukati, a annoncé un nouveau report des opérations de vote dans quatre comtés (Homa Bay, Kisumu, Migori et Siaya) sur les 47 que compte le pays.

“Ce n’est pas vraiment une victoire, c’était simplement la bonne chose à faire”, a estimé pour l’AFP Wilson Ochyeng, un habitant de Kisumu (ouest), troisième ville du pays. “Cela a permis d’éviter un massacre”, a-t-il ajouté.

– Les Kikuyus visés –

Au total, 3.635 des 40.883 bureaux de vote du pays n’ont pas ouvert leurs portes jeudi -représentant 9% du corps électoral-, essentiellement pour des raisons de sécurité, selon l’IEBC.

Vendredi, pour la deuxième journée consécutive, des partisans du leader de l’opposition, Raila Odinga, sont sortis dans les rues et se sont confrontés à la police à Migori, Bungoma ou Kisumu, dans l’ouest du pays.

Dans le bidonville de Kawangware à Nairobi, des groupes de jeunes ont incendié plusieurs échoppes de commerçants kikuyu, l’ethnie de M. Kenyatta, majoritaire dans le pays.

Outre les violences, le scrutin a été marqué par une faible participation, estimée en l’état à 35%. Si confirmé, ce taux serait de loin le plus bas depuis les premières élections multipartites dans le pays en 1992.

Le résultat du scrutin ne fait aucun doute: Uhuru Kenyatta, 56 ans, devrait être déclaré vainqueur sur un score dépassant les 90%, sauf nouveau rebondissement. Mais la faible participation et le boycottage de l’opposition animent déjà les débats dans la presse sur sa légitimité et sur la validité de l’élection, susceptible d’être contestée devant la Cour suprême.

Le scrutin de jeudi avait été organisé après un coup de théâtre et une première en Afrique: l’annulation le 1er septembre par la justice de l’élection du 8 août, à l’issue de laquelle M. Kenyatta avait été proclamé vainqueur avec 54,27% des voix, contre 44,74% à M. Odinga.

– Nouvelle élection d’ici 90 jours? –

La Cour suprême avait justifié cette décision par des irrégularités dans la transmission des résultats, faisant peser la responsabilité de ce scrutin “ni transparent, ni vérifiable” sur la Commission électorale.

M. Odinga, 72 ans et trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013), avait fait pression pour obtenir une réforme de cette Commission, mais l’opposition a jugé insuffisants les changements récemment mis en œuvre.

M. Odinga a réitéré vendredi son appel à une campagne de désobéissance civile, afin, a-t-il dit, de contraindre le pouvoir en place à accepter l’organisation d’une nouvelle élection dans les 90 jours. Selon l’opposition, ce délai permettrait de mener à bien les réformes nécessaires à la tenue d’un scrutin transparent.

La crise a une nouvelle fois mis en relief les frustrations et le sentiment de marginalisation d’une partie de la société kényane, notamment l’ethnie luo de M. Odinga. Depuis l’indépendance du Kenya, en 1963, trois présidents sur quatre sont issus de l’ethnie kikuyu, qui domine également l’économie du pays.

Elle a tendu un peu plus des tensions interethniques ravivées, comme à chaque période électorale, par le personnel politique, pour des visées électoralistes.

Et elle affecte déjà durement l’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Est, en premier lieu le pouvoir d’achat des catégories les plus modestes.

(©AFP / 28 octobre 2017 04h05)

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7 COMMENTAIRES

  1. Les kényans doivent plutôt consolider leur acquis de maturité politique dont ils ont fait preuve lors de l’élection présidentielle du Aout. Le Monstre ethnique menace l’existence même de la nation kenyanne doit reste enchainé a jamais! J’espère que les deux camps ont assez d’intelligence sous leurs cranes pour éviter de faire recours au Monstre ethnique! Il ne faut surtout pas que des pays comme le Kenya oublient leurs statut des pays-guides (repère de l’émergence africaine) en Afrique.. car si jamais ces pays-guides (ex., Kenya, Tanzanie, Éthiopie, Cap vert, Guinée équatoriale, Ghana) se laissent éclater par les HAINES ETHNIQUES etc.. L’émergence escomptée du continent prendra un autre siècle de retard! Car des pays pesanteurs contre l’émergence africaine (ex., Mali, RCA, RDC, SOMALIE, GUINÉE BISSAU, MAURITANIE, NIGER, TOGO etc..) ne vont jamais s’en sortir de leur propre initiative et effort. Donc c’est toute l’Afrique qui doit intervenir afin que le Kenya ait un dénouement pacifique et honorable a cette crise politique dangereuse. Je le souhaite…

    • Quelque soient les difficultés, les kenyans vont résoudre eux-me^me leurs problèmes, sans l’ue, sans l’onul sans rien du tout, comme des HOMMES!!!

      C’est tout le contraire de nos politichiens, comme des esclaves, dès la moindre difficultés dourent auprès les toubabs pour les aides, pour mendier…

      Le kenya est plus grand et plus fort que n’inporte quel pays francofous!!

  2. Il faut aller vers un gouvernement d’union nationale pour organiser des nouvelles elections dans deux ans qui vont exclure les deux protagonistes qui ont brule le Kenya, ce moment est necessaire pour donner la chance a d’autres candidats pour se presenter. Adieu Uhuru et adieu Odinga.

    • Article de propagande afp, comme toujours: l’agence de propagande d’état franSSais dans sa campagne de calomnie du Kenya!

      Le Kenya est toujours mieux que les tous esclaves de la franSS, à commencer par le pays sale qu’est le mali!

      Le Kenya est un pays libre et puissant en afrique… Et bien afp choisit dans sa propagande pour salir le Kenya la photo la plus immonde… Et rien ne prouve que cette photo a été prise au kenya…

      PS:
      Bon courage aux kenyans, surtout loigner l’ue, l’onul… de vos affaires!

      • ALLAH KA ISON HAKILI GNOUMAN NA!!!! A’ CE POINT, TON PROBLEME AVEC LA FRANCE EST MENTAL!!!! QU’ATTENDS-TU POUR ECRIRE DANS UNE AUTRE LANGUE? POURQUOI CONTINUES TU A’ UTILISER LA LANGUE DE MOLIERE?
        Ce qui se passe au Kenya est une grande merde!!!!!!! EST-CE QUE LES PAYS AFRICAINS SONT PRETS POUR LA DEMOCRATIE? J’AI MES DOUTES!!! NOS PROPRES FILS QUI SONT SUPPOSE’S EXPLIQUER LA DEMOCRATIE A’ NOS PEUPLES, SONT LES MEMES QUI L’UTILISENT POUR DIVISER, AVOIR LE POUVOIR ET EXPLOITER NOS PEUPLES! UN MILITAIRE QUI ARRIVE AU POUVOIR PAR COUP D’ETAT SANS RIEN COMPRENDRE DE LA POLITIQUE, EST TOUJOURS MEILLEUR QU’UN INTELLECTUEL QUI FAIT LA POLITIQUE POUR SOUMMETTRE, EXPLOITER ET BRUTALISER SON PEUPLE!
        LES ELECTIONS SONT CERTES NECESSAIRES POUR AVOIR LA DEMOCRATIE MAIS DES ELECTIONS, MEMES BIEN ORGANISE’ES, NE SIGNIFIENT QU’ON A LA DEMOCRATIE. LA DEMOCRATIE EST UN COMPORTEMENT ET UNE MANIERE DE VIVRE!!!! L’INSTRUCTION CIVIQUE DOIT ETRE EXIGE’E DANS TOUTES LES ECOLES DE NOTRE FASO!

        • “A’ CE POINT, TON PROBLEME AVEC LA FRANCE EST MENTAL!!!”

          la franSS contrôle la monnaie de nos pays, l’économie de pays, la franSS nous a imposé sa culture/langue/sa francofolie, la franSS nous a imposé ses bases militaires, la franSS intervient toujours dans nos problèmes…
          Or le président franSSais a dit qu’en espagne qu’ils n’a qu’un interlocuteur: le 1er ministre espagnole.
          Mais au mali la france acceuille la rébellion touareg et la franSS les a choisi comme interlocuteurs et la franSS a obligé le mali à négocier avec ses criminelles armés…

          Donc si je ne parle pas de la franSS, je suis une personne qui délire comme toi!

          espèce de nègre con, you are a fuc***** coon, as americans say!

          Toi tu es bien un fougariden et un lachiden!!!
          Acceptes de me rencontrer, je vais te le dire les yeux dans les yeux!

          PS:
          Tu n’as rien dans la tête!!!
          Le Kenyan est mieux construit que tous les pays francfous esclaves de la franSS reunis!!!
          Pourquoi afp, l’agence de propagande franSSais choisit une photo aussi ignoble pour représenter ce beau pays?
          Actuellement il y a une crise terrible en espagne! Mais l’agence de propagande franSSaise ne choisit pas une photo ignoble espagnole pour illustrer le problème entre les catalans et les espagnols.
          Pourquoi l’agence de propagande franSSaise le fait avec le Kenya?
          tu es inccapable de voir et de comprendre ma remarque…
          Ce n’est pas parce que tu es aveugle, mais parce que tu es con, naif, pas intelligent! Espèce de sous nègre non savant, passe mon bonjour à nfp, dans votre trou à rats du BX

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