Seulement deux juges étant présents, “nous ne pouvons pas former un quorum (…) et l’affaire ne peut pas être entendue ce matin”, a déclaré le juge Maraga, dont la décision d’annuler la réélection du président Uhuru Kenyatta en août avait mené à l’organisation du scrutin de jeudi.
Un juge est malade, un autre n’a pu prendre un avion pour venir à Nairobi, deux “n’ont pas été capables de venir à la Cour”, et la numéro 2 de la Cour suprême, Philomena Mwilu, ne pouvait être présente après que son garde du corps et chauffeur a été grièvement blessé par balles mardi, a-t-il expliqué.
Le recours avait été déposé par trois militants des droits de l’Homme qui souhaitaient le report de l’élection. Ils estimaient que le Kenya et sa Commission électorale (IEBC) ne sont pas prêts à organiser ce scrutin.
La saisine de dernière minute de la Cour suprême était une des nombreuses procédures en justice ayant marqué les élections générales kényanes de cette année, dont celle ayant mené à l’invalidation de la présidentielle d’août.
Khelef Khalifa, de l’organisation Musulmans pour les droits de l’Homme, avait déposé ce recours dimanche avec Samwel Mohochi, de la branche kényane de la Commission internationale des juristes, et Gacheke Gachihi, du Centre pour la justice sociale à Mathare, un bidonville de Nairobi.
Les plaignants avançaient que le retrait de l’opposant Raila Odinga de la nouvelle élection, au même titre que les doutes émis par le président de l’IEBC, Wafula Chebukati, sur sa capacité à garantir un scrutin crédible, devait mener à son report. Ils demandaient à ce qu’il soit reporté de 90 jours maximum.
Saisie par l’opposition, la Cour suprême avait invalidé le 1er septembre la réélection du sortant Uhuru Kenyatta à la présidentielle du 8 août, évoquant des irrégularités dans la transmission des résultats.
Elle avait dès lors ordonné la tenue d’un nouveau scrutin dans les 60 jours, comme prévu par la Constitution, un délai qui expire le 31 octobre.
L’opposition et certains observateurs ont eux aussi appelé au report du scrutin, arguant que l’IEBC disposerait alors de plus de temps pour entreprendre les réformes nécessaires à la tenue d’un scrutin crédible. Mais le président Kenyatta estime que l’élection doit être organisée jeudi, avec ou sans M. Odinga.
(©AFP / 25 octobre 2017 11h19)