Journée internationale de la démocratie : une participation active en Algérie

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Le dimanche 15 Septembre 2019 sera célébrée la journée internationale de la démocratie incarnant  des principes et des valeurs que le peuple algérien scande depuis le soulèvement du 22 Février.  Depuis cette date, les manifestations populaires marquées par des  banderoles déployées et des slogans brandis en faveur de la démocratie,  s’inscrivent dans la séquence lancée par la Tunisie, berceau du printemps Arabe. Les marches hebdomadaires à travers les wilayas ont entrainé la démission du chef de l’Etat, le 2 Avril, après 20 ans de règne. Une page supplémentaire de l’histoire s’écrit en Algérie, un vent nouveau souffle sur le Maghreb Arabe.

Décrétée par l’Organisation des Nations Unies en 2007, cette journée internationale intervient dans un contexte calendaire précis pour le pays. La suggestion faite par le haut commandement de l’armée de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant pour l’élection présidentielle, marque un tournant dans le déroulement de la vie politique.

Dans cet ordre d‘idées, il y a lieu de s’inspirer de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui mentionne que  ‘’la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ‘’ .A cet effet, la démocratie est le socle initial pour la préservation efficace des droits humains. Ce renouveau du printemps Arabe  ouvre des perspectives  pour l’émergence  d’une république algérienne démocratique au sein de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).

La Tunisie a établit des passerelles de coopération transfrontière : ses avancées   constitutionnelles  sont des acquis démocratiques fondamentaux, faisant du pays une partie du Maghreb arabe. Dans ce sens, la constitutionnalisation(1) du Maghreb Arabe contribue à instaurer une situation favorable à la consolidation de  l’édifice maghrébin et  à la relance de l’UMA.

Au regard de ce qui précède, privilégier l’importance de l’union maghrébine  relève d’une vocation démocratique.  Dans ce sillage, l’enjeu du soulèvement du 22 Février  est double : d’une part restaurer le premier texte fondateur de la république : la Déclaration du 1er Novembre 1954 qui appelle  à l’édification d’un Etat démocratique et d’autre part  la réalisation de l’Unité nord-africaine dans le cadre naturel arabo-musulman. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le renforcement de la culture démocratique  est un processus permanent,  sa production ne saurait être l’apanage de l’élite.

En effet, 27 ans après l’arrêt du premier processus électoral démocratique , le pays entre dans une deuxième transition politique.  A cet égard, mettre en avant les dénominateurs communs entre les partis politiques d’opposition pour  lancer le processus de transition démocratique et remettre le flambeau de la nation au premier président démocratiquement élu, telles sont les ambitions proclamées par les défenseurs de l’Etat-Nation.

La source de toutes les batailles politiques est la bataille des idées. La victoire des idées précède toujours la victoire politique. En outre, une constitution  qui n’est pas élaborée par une Assemblée constituante élue n’est pas forcément contraire à l’essence même de la démocratie.

Afin de dépasser la polémique entre les deux grandes propositions pour une transition démocratique : la première consiste à participer à l’élection présidentielle et à modifier la Constitution une fois le Président élu. La deuxième   consiste à modifier  la Constitution à travers un processus constituant avant l’élection présidentielle. Une troisième voie est envisageable : l’organisation d’une élection présidentielle à un seul tour suscitera un élan démocratique, car une élection à un seul tour permet d’éviter d’une part : le jeu d’alliances et la coalition de partis politiques,  qui scelleront  un accord sur la formation d’un gouvernement pendant l’entre deux tours, pour se voir proposer des postes ministériels en cas de victoire, et d’autre part  le bipartisme qui peut se muer en régionalisme.

Plus spécifiquement, chaque candidat à l’élection présidentielle présentera un programme politique comportant deux volets : le programme présidentiel et  le texte constitutionnel. Une fois élu sur ce programme à deux volets, le président de la république organisera les élections législatives conformément à la nouvelle constitution. Cette option représente le chemin le moins long, le moins coûteux et le moins risqué, pour la sécurité  et la pérennité de l’Etat national.

 Formellement, la date de la convocation du corps électoral rebat les cartes du paysage politique et  apporte une nouvelle approche concernant la crise politique que traverse le pays, d’autant plus qu’il faut souligner  que les alternatives formulées par les formations politiques d’opposition ne relèvent pas d’une démarche transitionnelle commune, chaque parti politique d’opposition tend à aménager ses relations avec  le régime politique et le peuple. La réponse réside dans le vote pour opérer la révolution électorale, en vue de consacrer les nouvelles valeurs démocratiques.

Relever ce défi nécessite de promouvoir l’intérêt d’une négociation directe  entre le haut commandement de l’Armée et la classe politique d’opposition dans la situation que traverse le pays et qui contribue à la convergence des opinions pour la concrétisation d’un accord de transition basée sur la surveillance du processus électoral, dans une démarche d’exclusion des partis politiques soutenant l’axe régime iranien-groupe terroriste Hezbollah-régime d’Al Assad, et ayant milités pour le régime du chef de l’Etat déchu Bouteflika.

La célébration de la Journée internationale de la démocratie offre l’occasion de méditer sur les paroles  de Solon, inventeur de la démocratie et poète de la Grèce antique. Des Grecs avaient demandé  à  Solon: “Quel est la meilleure Constitution?”.Solon avait répondu : “Dites-moi d’abord pour quel peuple et à quelle époque ?”.

Benteboula Mohamed-Salah. Géographe.

Auteur du livre ‘’La diplomatie algérienne à deux têtes ‘’ Editions Amazon Août 2017

beyusek@hotmail.fr

(1)Article 5 de la constitution tunisienne (2015) : La République tunisienne constitue une partie du Maghreb arabe. Elle œuvre pour son unité et prend toutes les mesures pour sa concrétisation.

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