«Améliorer la participation effective de jeunes dans les processus électoraux en Afrique», tel est le thème de ces Consultation régionale des jeunes en Afrique de l’Ouest et du Centre qui ont démarré hier mardi, 12 septembre et qui prendront fin demain jeudi, 14 septembre 2017 à Abuja au Nigeria. Comme expliqué dans le document de base de cette consultation, il est important de comprendre que la transformation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en Union africaine (UA) en 2002 a abouti à un changement de paradigme, en particulier dans la promotion des principes et des institutions démocratiques, de la participation populaire et de la bonne gouvernance. Cela reconnaît la gouvernance de développement démocratique comme base pour une paix durable et une condition préalable à un développement inclusif et participatif. Le changement de paradigme a inspiré une nouvelle énergie et une impulsion dans les efforts visant à établir les conditions nécessaires en vue de faciliter la capacité du continent afin de jouer son rôle légitime sur la scène sociopolitique et économique mondiale. En tant que tel, l’UA a adopté plusieurs méthodes de travail et de principes au fil des années, y compris la transformation d’une Union des gouvernements par celle des peuples Africains.
En tant que guide pour la consolidation des acquis de la décolonisation et l’engagement renouvelé pour le développement de l’Afrique, l’Assemblée des Chefs d’Etat de l’UA, en 2013, a adopté une Déclaration solennelle. La Déclaration solennelle a appelé à l’articulation d’un programme de développement continental vers la réalisation d’une Afrique intégrée, axée sur les personnes, prospère et en paix avec elle-même. Cette proclamation démontre de manière significative l’engagement des dirigeants africains à ancrer l’agenda de développement sur les rêves, les aspirations, les énergies et les capacités du peuple africain. Ainsi, l’UA a adopté l’Agenda 2063 comme une vision de développement à long terme, dans le but d’une « une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ».
Il faut rappeler que les États membres de l’UA ont fait d’importants progrès pour améliorer la participation des jeunes aux processus décisionnels et à l’engagement dans les processus de gouvernance. Plusieurs États membres de l’UA ont adopté des politiques nationales de jeunesse et ont créé des structures nationales tels que des conseils nationaux de jeunesse et les ministères / agences dédiés aux problèmes de la jeunesse. En outre, plusieurs pays et partis politiques ont établi des quotas spéciaux pour les jeunes afin de garantir délibérément la participation des jeunes aux processus politiques, par exemple au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda.
En dépit de ces réussites, plusieurs critiques du discours sur la participation des jeunes continuent de noter que ces initiatives n’ont pas approfondi de manière adéquate ni renforcé la participation des jeunes aux processus politiques et de gouvernance. Par exemple, les jeunes sont sous-représentés dans les bureaux publics formels et les espaces politiques, ce qui entraîne souvent la marginalisation de leurs préoccupations et de leurs réalités. Invariablement, ils sont plus impliqués dans des engagements ou une mobilisation ad hoc, qui sont souvent les voies informelles pour exprimer leur mécontentement à propos de la politique et de la gouvernance. Ceux-ci incluent par le biais de manifestations et grèves, l’ouverture ou la signature d’une pétition, l’adhésion à des groupes de pression, le bénévolat et la donation à une cause ou une charité, boycotter un produit, diffuser et voter dans les sondages sur les médias sociaux, etc.. Dans le but d’éclairer les besoins de la population de jeunes en croissance rapide et de concevoir des moyens de tirer parti du dividende démographique, les chefs d’État et de gouvernement de l’UA, lors du sommet de l’Assemblée de janvier 2016, ont consacré l’année 2017 à « Tirer parti du dividende démographique par des investissements dans la jeunesse ». Pour donner effet à la décision de l’Assemblée de l’UA sur le thème de l’année 2017, une feuille de route a été élaborée et adoptée par les organes de politique de l’UA. La Feuille de route se concentre sur quatre piliers principaux : l’emploi et l’entrepreneuriat ; l’éducation et le développement des compétences ; la santé et le bien-être ; et les droits, la gouvernance et l’autonomisation des jeunes. Afin d’approfondir la mise en œuvre et la nécessité d’une participation significative des jeunes aux processus électoraux, la Plateforme africaine de gouvernance organise donc ces consultations régionales et continentales sur les jeunes sous le thème « Améliorer la participation significative des jeunes aux processus électoraux en Afrique ». Les consultations, qui sont organisées sous les auspices de la Stratégie d’engagement des jeunes en Afrique (AGA-YES) de l’architecture de gouvernance africaine (AGA), évalueront la participation des jeunes aux processus électoraux en Afrique. L’objectif est de guider les perspectives de la jeunesse pour surmonter les défis de l’engagement significatif dans les processus électoraux. Il fournira également une plateforme pour le renforcement des capacités pour les organisations / réseaux orientés vers la jeunesse et axés sur la visibilité afin d’accroître la participation des jeunes aux processus électoraux grâce à des actions réactives. Les consultations offriraient sans équivoque un espace aux jeunes pour contribuer au discours à l’édification d’une culture de démocratie et de paix sur le continent.
Pour ces consultations, le Mali, notre pays est représenté par M. Moumouni Soumano, directeur exécutif du Centre Malien pour le Dialogue Interpartis et la Démocratie (CMDID)
, M Abdrahamane Diarra, président de la Jeunesse URD, et votre serviteur.
Nous reviendrons plus sur les retombées d’une rencontre pour le Mali et en général pour tout le continent.
M. KONDO, depuis Abuja, Nigeria