Le chef du gouvernement a remporté un vote de confiance au Parlement, mais a perdu la majorité absolue en pleine crise de la dette.
Après le vote à la Chambre, Silvio Berlusconi a rencontré les principaux dirigeants de la Ligue, Bossi, le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni ainsi que le ministre des Finances Giulio Tremonti (qui n’appartient pas à la Ligue mais en est proche) pour décider de la marche à suivre : démissionner ou résister encore. Les taux à dix ans, qui étaient en dessous de 6,6% avant le vote, se sont tendus après et s’inscrivaient à 6,654% vers 15H30 GMT, un niveau insoutenable sur la durée au regard de la dette colossale du pays (1.900 milliards d’euros, environ 120% du PIB). Ces taux vont de record en record depuis vendredi, jour de l’annonce de la mise sous surveillance de l’Italie par le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne. Une évolution “inquiétante” pour les analystes de la banque ING, “car elle est similaire à ce qui s’est passé en Grèce, en Irlande et au Portugal”, trois pays qui ont fini par faire appel à une aide financière internationale. “Le gros problème de l’Italie, c’est le déficit de crédibilité politique”, souligne Giuliano Noci, professeur d’économie au MIP, l’école de commerce de l’Université Politecnico de Milan. L’économiste craint en outre que l’Italie ne réussisse plus à refinancer sa dette, faute de demande suffisante, ce qui serait un point de “non retour”. De son côté, la Grèce attendait avec impatience hier le nom de son Premier ministre qui dirigera un gouvernement de coalition entre socialistes et opposition de droite en vue de sauver le pays de la faillite.
Après plus de 24 heures de tractations et plusieurs entretiens téléphoniques lundi, le Premier ministre socialiste sortant Georges Papandréou et le dirigeant de la droite de la Nouvelle Démocratie Antonis Samaras semblaient sur le point de trouver un accord. A la mi-journée, au cours d’un conseil des ministres extraordinaire, Papandréou, qui dirige également le Parti socialiste (Pasok) au pouvoir, a demandé la démission de ses ministres pour faciliter la formation de ce gouvernement de coalition. Même si la situation politique en Grèce s’est débloquée, la zone euro reste méfiante et ses représentants ont demandé lundi soir un engagement écrit aux deux principaux partis grecs à respecter les promesses d’économies budgétaires et de réformes avant tout versement de nouveaux prêts. La Grèce a émis mardi 1,3 milliard d’euros d’obligations à six mois, à un taux en légère hausse, à 4,89%, par rapport à celui de la dernière émission similaire début octobre.