Italie : Silvio Berlusconi à nouveau dans la tourmente

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Le chef du gouvernement a remporté un vote de confiance au Parlement, mais a perdu la majorité absolue en pleine crise de la dette.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a remporté hier un vote-test, mais a perdu sa majorité au Parlement en pleine crise de la dette qui menace l’Italie après la Grèce où des négociations se poursuivaient sur la formation d’un gouvernement d’union nationale. La Chambre des députés a approuvé par 308 voix le bilan 2010 de l’Etat grâce à l’abstention de l’opposition qui a dit avoir favorisé ce vote pour éviter de bloquer la machine étatique. Mais “le gouvernement n’a pas la majorité”, a constaté le chef du Parti démocrate, principale force d’opposition de gauche, Pier Luigi Bersani en demandant au Cavaliere, âgé de 75 ans, de “prendre acte de la situation et de démissionner”. “On ne peut pas continuer de cette façon. Vous devez démissionner”, a insisté le chef du PD, en soulignant que le gouvernement avait “un problème de crédibilité et n’était pas capable de gérer la situation et de l’affronter”. Le vote a fait apparaître que 321 députés, qui étaient présents, n’avaient pas voté, un chiffre nettement supérieur à ceux qui ont soutenu le gouvernement de Berlusconi qui s’est retrouvé ainsi en minorité politique à la chambre basse du Parlement. Dans l’après-midi déjà le principal allié de Berlusconi, le chef de la Ligue du Nord Umberto Bossi lui avait demandé de faire “un pas de côté” et de laisser son fauteuil à son dauphin Angelino Alfano pour diriger un gouvernement de transition élargi à l’opposition centriste.

Après le vote à la Chambre, Silvio Berlusconi a rencontré les principaux dirigeants de la Ligue, Bossi, le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni ainsi que le ministre des Finances Giulio Tremonti (qui n’appartient pas à la Ligue mais en est proche) pour décider de la marche à suivre : démissionner ou résister encore. Les taux à dix ans, qui étaient en dessous de 6,6% avant le vote, se sont tendus après et s’inscrivaient à 6,654% vers 15H30 GMT, un niveau insoutenable sur la durée au regard de la dette colossale du pays (1.900 milliards d’euros, environ 120% du PIB). Ces taux vont de record en record depuis vendredi, jour de l’annonce de la mise sous surveillance de l’Italie par le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne. Une évolution “inquiétante” pour les analystes de la banque ING, “car elle est similaire à ce qui s’est passé en Grèce, en Irlande et au Portugal”, trois pays qui ont fini par faire appel à une aide financière internationale. “Le gros problème de l’Italie, c’est le déficit de crédibilité politique”, souligne Giuliano Noci, professeur d’économie au MIP, l’école de commerce de l’Université Politecnico de Milan. L’économiste craint en outre que l’Italie ne réussisse plus à refinancer sa dette, faute de demande suffisante, ce qui serait un point de “non retour”. De son côté, la Grèce attendait avec impatience hier le nom de son Premier ministre qui dirigera un gouvernement de coalition entre socialistes et opposition de droite en vue de sauver le pays de la faillite.

Après plus de 24 heures de tractations et plusieurs entretiens téléphoniques lundi, le Premier ministre socialiste sortant Georges Papandréou et le dirigeant de la droite de la Nouvelle Démocratie Antonis Samaras semblaient sur le point de trouver un accord. A la mi-journée, au cours d’un conseil des ministres extraordinaire, Papandréou, qui dirige également le Parti socialiste (Pasok) au pouvoir, a demandé la démission de ses ministres pour faciliter la formation de ce gouvernement de coalition. Même si la situation politique en Grèce s’est débloquée, la zone euro reste méfiante et ses représentants ont demandé lundi soir un engagement écrit aux deux principaux partis grecs à respecter les promesses d’économies budgétaires et de réformes avant tout versement de nouveaux prêts. La Grèce a émis mardi 1,3 milliard d’euros d’obligations à six mois, à un taux en légère hausse, à 4,89%, par rapport à celui de la dernière émission similaire début octobre.

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