La paix ! C’est la condition sine qua non de la réalisation de presque toutes les ambitions humaines, de tous les rêves et de la réussite de toutes les politiques et stratégies planifiées à toutes les échelles pour atteindre des objectifs précis.
Pas de développement sans la paix, entend-t-on le plus souvent. Même si le contraire peut-être aussi défendu.
La paix, un comportement et une valeur plus que jamais hypothéquée par des idéologies plus que jamais controversées.
Mais, la paix n’a jamais été une quête facile dans l’histoire de l’humanité. Faire la guerre, diviser… a toujours eu plus d’adhérents que réconcilier, rassembler, unir… Comme le disait Georges Clemenceau, dans son discours du 14 juillet 1919, «il est plus facile de faire la guerre que la paix».
Quand un pays veut faire la guerre, il ne manque jamais d’appuis, d’alliés, de partisans. Vous n’avez pas d’armes, on vous en fournira volontiers ! Votre armée est embryonnaire, on vous enverra des experts pour la former. On vous fournira des moyens pour vous justifier aux yeux de l’opinion nationale et internationale, pour communiquer sur vos exploits…
La Somalie, le Tchad, le Soudan, le Libéria, la Sierra Léone, La Côte d’Ivoire, le Liban, Iran-Irak la Syrie, la Libye, le Mali… sont là pour nous rappeler que les conflits ne naissent pas forcément dans la tête des hommes ou dans le cœur des peuples, mais selon les intérêts des lobbies impérialistes.
Ceux-qui ont armé des groupuscules pour pouvoir se débarrasser de Mouammar Kadhafi étaient des irresponsables, mais pas des inconscients. Ils savaient pertinemment les conséquences de leur acte de déstabilisation qui étaient la finalité recherchée en «neutralisant» le Guide de la Jamahiriya arabe libyenne. Et c’est pour la finalité que Al Qaeda, Shebabs et Talibans, Boko Haram, EI… ont été créés et financés : mieux conserver des positions géostratégiques, mettre des pays sous une coupe réglée et servir des intérêts capitalistes !
Un constat qui donne une fascinante pertinence à la citation de Yasmina Khadra qui, dans «Les Sirènes de Bagdad», écrit que «le monde est géré par la Finance pour laquelle la paix est un chômage technique».
Le capitalisme ayant atteint ses limites économiques en Occident, il fallait trouver d’autres terrains pour régénérer des économies en déclin, essoufflées voire anéanties par des crises sociales et financières. Et ce n’est pas dans des pays stables et résolument orientés vers le bien-être de leurs peuples qu’on peut réaliser ce dessein !
C’est pourquoi, progressivement, nos pauvres pays sont poussés vers un point de non-retour avec une seule option : faire la guerre pour ne pas disparaître en tant que République souveraine ! En ce moment, le pauvre devient une marionnette que ses supposés alliés manœuvrent à leur souhait et en fonction de leurs intérêts sournois.
C’est cette dépendance qui rend la paix virtuellement inaccessible. La paix est déjà réputée être un long chemin. Et le Mali ne fera pas exception à cette réalité. Il faut souvent contourner plusieurs impasses pour y parvenir. La paix a, en réalité, peu de partisans parce qu’elle nuit aux intérêts sordides qui, sans cesse, jettent l’huile sur le feu et tirent les marrons rotis du feu.
La quête de la paix mobilise peu ! Ils sont nombreux avec nous autour de la table des pourparlers sans aucune intention d’éteindre les foyers de tension.
Et pourtant, la paix est à notre portée. Parce qu’avec la volonté, on atteint toujours ses objectifs, on réalise toujours ses rêves et on concrétise toujours ses ambitions.
Pour y parvenir, évitons d’écouter ces oiseaux de mauvais augure qui prennent un malsain plaisir à nous voir diviser. Ceux qui chantent aujourd’hui Azawad, savent mieux que nous cette région n’a jamais existé dans l’histoire de notre pays.
Mais, ils le disent parce qu’ils savent que cela nous irritent, nous poussent à nous détester les uns et les autres. Sudistes et Nordistes ! Voilà des termes que les Maliens ne connaissent que dans la guerre de sécession aux Etats Unis.
Mais, ils s’y accrochent parce que leur souhait est de nous voire perdre notre identité et toutes ces valeurs qui ont fait le socle de l’unité et de la cohésion sociale qui avaient toujours fait la notoriété de notre nation.
N’écoutons plus les apôtres de ces chapelles diaboliques qui pensent tout le temps à se lancer des flèches pour nous opposer alors que, une fois les rideaux tirés sur les meetings et conférences, ils trinquent ensemble en se moquant de la naïveté du peuple.
Cette crise n’est pas née dans le cœur des Maliens, elle nous a été imposée pour nous détourner de nos vrais défis. Elle nous a été imposée parce que nous avons un moment refusé de suivre la voie tracée par la France de Sarkozy, c’est-à-dire signer un accord suicidaire sur l’immigration et tourner le dos à Kadhafi !
Cette crise n’est pas née de notre volonté, mais la paix viendra dans nos cœurs. Si nous voulons réellement la paix dans ce pays, donnons-nous la main pour la réaliser. Refusons désormais qu’on nous divise et unissons-nous derrière notre idéal de paix de commun vouloir de vie commune!…
En effet, comme le disaient des comédiens en herbe de la Fac des Lettres à la cérémonie de clôture de la Biennale des Lettres de Bamako, «tant que nous restons unis, rien n’est perdu». Le chemin de la paix sera toujours semé d’embûches, de peaux de banane, des pièges, de mines…
Mais, n’ayons pas peur de cette distance à parcourir si nous sommes convaincus que c’est la condition sine qua non de notre bonheur commun, de notre bien-être à tous… de notre avenir en tant que nation !
Si nous voulons la stabilité de notre patrie, ayons toujours à l’esprit, pour paraphraser l’écrivaine Maria Montessori, «établir la paix durablement est le travail de l’éducation. La politique ne peut qu’éviter la guerre» !
Moussa Bolly