Voit-on aux violences qui ont dernièrement secoué la France, un mal d’origine africaine ? La question mérite réponse. On se souvient que manifestant leur colère face aux traitements inhumains dont ils sont l’objet en France (politiques migratoires sélectives, problèmes d’hébergement, expulsion sauvage…) des jeunes des banlieues de Paris sont descendus dans les rues, il y a quelques mois. Avec une violence inouïe, ils ont manifesté leur mécontentement. Ces événements ont secoué Paris et d’autres villes de la Métropole.. Quelques mois après que les colères se soient estompées, tout porte à croire que l’accalmie aidant, les autorités françaises, qui ont pu mesurer la gravité de ces mouvements d’humeur, se sont décidées à extirper le mal à partir de la racine qui, peut-être, a-t-on pu le penser, se trouve ici dans les pays d’où partent les candidats à l’immigration. Ainsi, une association de jeunes maliens de la métropole sont à Bamako. L’objet de cette visite s’inscrirait dans une campagne internationale de lutte contre les violences urbaines. Cette mission, dont une variante a certainement déjà sillonné d’autres Etats africains, véhicule des slogans invitant à Lutter contre les violences urbaines dans nos Etats ou à Paris. Afin de mieux faire véhiculer son message, elle a rencontré le lundi dernier, en conférence, la Presse. Mais, il faut dire que ces jeunes ont eu du fil à retordre pour convaincre les journalistes que leur action n’a aucun lien avec les événements qui ont, des jours durant, donné la chair de poule aux autorités françaises.
"Ne cherchez pas à transposer chez nous des réalités de la France dont nous n’avons rien à voir", a lancé un journaliste à l’endroit de la délégation. Même si par la suite tous ont fini par accepter qu’il s’agisse de Paris ou de Bamako, aucune ville n’est à l’abri des violences urbaines qu’il vaut mieux prévenir. La triste nuit du 27 mars dernier a d’ailleurs été un exemple type qui a donné à réfléchir à la population qui ne mesure que faiblement jusqu’à quel point les conséquences de mouvements de ce genre peuvent être dramatiques… Si on ne prend garde.
Oumar Diamoye
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