Inquiets, les Sénégalais votent pour leur président en espérant la paix

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Un Sénégalais vote à la présidentielle le 26 février 2012 à Dakar © AFP Issouf Sanogo

DAKAR (AFP) – (AFP) – Les bureaux de vote viennent d’ouvrir, mais plus d’une centaine de personnes attendent déjà dans le calme dans la cour d’une école du centre de Dakar: partisans de l’opposition ou du président sortant Aboulaye Wade, tous espèrent que la journée sera sans violences.

“Il n’y a pas de problème ce matin, mais c’est en fin de journée qu’il faudra surveiller. Le président va tenter de voler l’élection. Mais il faut que le Vieux parte”, s’exclame Amadou Ndiaye, 62 ans, en essuyant dans un mouchoir son index maculé d’encre pourpre, à la sortie du bureau de l’école Berthe Maubert, dans le quartier du Plateau en centre-ville..

Amadou qui a voté dès l’ouverture des bureaux à 08H00 (locales et GMT), a choisi “Idy”, un ancien Premier ministre de M. Wade, Idrissa Seck, parce qu’il “présente bien et qu’il va changer les choses”.

Si beaucoup d’électeurs restent discrets sur leur choix, une majorité des personnes qui acceptent de s’exprimer mettent en avant leur rejet d’Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir pendant les douze dernières années, dont la candidature est contestée par l’opposition.

“Wade, il a bien travaillé mais il est trop vieux maintenant. Il faut qu’il laisse la place à un homme digne et sérieux, comme Macky Sall”, qui a lui aussi été Premier ministre de Wade, estime Cheikh Angai, un jeune homme arborant une casquette.

Les quatre bureaux de vote de l’école ont été installés dans de petites salles de classe, dont le tableau noir porte encore les traces à la craie des leçons de la veille. Sur une table d’écolier, les bulletins sont alignés, colorés et portant la photo des 14 candidats.

“La paix n’a pas de prix”

Juste avant l’ouverture, un assesseur est sorti du bureau et a présenté à la foule l’urne, en plastique transparente, retournée, pour montrer qu’elle

Des Sénégalais patientent devant un bureau de vote de Dakar le 26 février 2012 © AFP Issouf Sanogo

était bien vide.

Des observateurs sénégalais et internationaux étaient présents dans l’école, ainsi que quelques policiers, assis dans la cour, sous une fresque représentant  des personnages de dessins animés.

“Je suis venu voter tôt, car je vais au boulot après. J’espère que l’élection va bien se dérouler. La paix n’a pas de prix”, témoigne Sécouna, qui comme beaucoup de Sénégalais a été surpris et choqué par les violences qui ont émaillé la campagne, autour de la question de la léagalité de la candidature d’Abdoulaye Wade à un troisième mandat.

Ces violences ont fait de 6 à 15 morts, selon les sources, et des dizaines de blessés en un mois. Samedi, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA), a même appelé à “échapper au chaos” en limitant à deux ans le mandat d’Abdoulaye Wade, s’il était réélu dimanche.

Mais l’opposition a répondu en demandant un nouveau scrutin présidentiel, dans un délai de six à neuf mois, sans la participation du président sortant. Elle juge “mathématiquement impossible” qu’il soit réélu dès le premier tour, une perspective pourtant certaine pour le camp présidentiel et ses partisans.

“Le vote a commencé à l’heure, tout se passe bien, les observateurs sont là. Le président Wade va être élu dès le premier tour, j’en suis sûr et je l’espère. Les manifestations contre sa candidature, ce sont des manipulations politiques”, assure en sortant de l’isoloir un homme d’une cinquantaine d’années, en boubou bleu.

 

26/02/12

AFP

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