Un double attentat-suicide a fait au moins neuf morts, dimanche matin, dans la région de Mora, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, en proie aux attaques des islamistes nigérians de Boko Haram. Selon une source sécuritaire et un responsable local, ce sont deux femmes kamikazes qui étaient porteuses des charges. Des explosifs qui depuis quelque temps attirent l’attention des services de sécurité camerounais et nigérians. En effet, à plusieurs reprises déjà, ce sont des grenades issues de bombes à sous-munitions françaises « Beluga » qui ont été retrouvées sur les candidats aux opérations suicides.
La semaine dernière, l’armée nigériane a donné l’alerte. Des spécialistes du génie ont retrouvé des éléments provenant de ces bombes dans des zones où sévit Boko Haram, dans la région de l’Etat de l’Adamawa. Les numéros de série sur ces explosifs sont riches en enseignements, ils ont orienté les recherches de RFI vers la France et l’entreprise Matra qui au début des années 80 a équipé l’armée nigériane en bombes à sous-munition de type Beluga.
A l’époque, aucun traité n’interdisait l’usage ou la cession de ces armements et cette période coïncide avec la vente, pour le compte de l’aviation nigériane, de plusieurs avions d’attaque Alpha jets. Des engins fabriqués par Dassaut-Breguet en France et Dornier en Allemagne. Les modèles nigérians provenaient d’ailleurs d’Allemagne.
Des prises de guerre