ABIDJAN (Reuters) – Des incidents ont opposé samedi pour le deuxième jour consécutif dans deux villes de Côte d’Ivoire, à Bonoua et Gagnoa, des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo et du président sortant Alassane Ouattara, candidat à un nouveau mandat le 25 octobre prochain.
L’élection présidentielle est vue comme une étape majeure pour tourner la page d’une décennie de troubles et de violences politiques et asseoir la stabilité du pays ouest-africain. Mais une partie de l’opposition rejette la nouvelle candidature d’Alassane Ouattara en contestant son éligibilité.
Les premières violences ont éclaté au lendemain de la validation, mercredi par le Conseil constitutionnel, de dix candidatures dont celle du chef de l’Etat sortant. Une personne a été tuée jeudi et plusieurs autres ont été blessées près de Bayota, dans l’ouest du pays.
A Gagnoa, le fief de Laurent Gbagbo, et Bonoua, ville de son épouse Simone Gbagbo, des accrochages opposent depuis vendredi partisans de Gbagbo et Ouattara.
“Les pro-Gbagbo ont dressé des barricades et les pro-Ouattara ont essayé de les enlever. A partir de là, ça a dégénéré. Ils se sont jeté des pierres et d’autres projectiles”, a déclaré un habitant de Gagnoa, joint au téléphone.
La police est intervenue pour séparer les deux groupes et aucune victime n’a été signalée. A Bonoua, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les bandes rivales.
Dans un communiqué, Boubakar Koné, porte-parole de l’aile dure du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Gbagbo, a demandé à ses militants de poursuivre leurs manifestations “pacifiques”.
Le dernier scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire a eu lieu en 2010, avec un retard de cinq années et dans un contexte de division du pays, le Nord étant alors aux mains de groupes rebelles tandis que le Sud restait tenu par le gouvernement.
L’élection a tourné à la guerre entre les partisans du président sortant, Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite, et ceux de son principal adversaire, Alassane Ouattara, finalement intronisé.
(Joe Bavier, Ange Aboa; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)