Le Premier ministre a résumé l’ensemble des mesures que le gouvernement compte prendre pour mieux réguler l’immigration économique, notamment celle des quotas.
“Nous voulons reprendre le contrôle de notre politique migratoire.” Ce mercredi, le Premier ministre a révélé son jeu et énoncé les objectifs du gouvernement visant à mieux réguler l’immigration. “Le sens général de notre action, c’est celui de la souveraineté”, a déclaré Édouard Philippe, en présence des principaux ministres concernés, Christophe Castaner, Muriel Pénicaud, Amélie de Montchalin et Agnès Buzyn.
Quelques heures avant ce point presse, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a affiché, sur France Inter, son désaccord avec la méthode dite des quotas. C’est pourtant cette option qui a été retenue par le Premier ministre.
“La France n’est pas une île”, estime Édouard Philippe, qui veut malgré tout faire en sorte “que lorsque nous disons ‘oui’, ce soit vraiment oui, et que lorsque nous disons ‘non’, ce soit vraiment non”. Comprendre, que les reconduites à la frontière soient exécutées de façon plus ferme et rapide, mais que l’accueil soit garanti lorsqu’un demandeur est en conformité avec les critères en vigueur.
Lutter contre les abus
Dans la droite ligne du “en même temps” cher à Emmanuel Macron, le chef du gouvernement veut faire primer un “juste équilibre entre les droits et les devoirs”. Et ce à travers “vingt mesures qui couvrent la totalité des pans de la politique d’immigration, d’asile et d’intégration”.
“Reprendre le contrôle, c’est lutter fermement contre tous les détournements du droit d’asile, contre l’immigration irrégulière”, a promis Édouard Philippe, qui a rappelé la volonté du gouvernement d’augmenter l’aide au développement des pays à fort taux d’émigration. “Cet effort nouveau doit s’inscrire, avec ces partenaires, dans une logique d’engagement réciproque”, a-t-il ajouté.
“La réalité de l’Europe telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, c’est aussi celle de mouvements migratoires secondaires importants. Nous lutterons vigoureusement contre les abus concernant notre système social ou d’accès aux soins”, a par ailleurs promis le Premier ministre
Quant aux quotas, l’ancien maire du Havre les a justifiés en expliquant le gouvernement allait faire des “choix en matière d’accueil”:
“Fixer des objectifs quantitatifs ou des quotas, les deux termes me vont, en matière d’immigration professionnelle. Mettre le paquet sur l’intégration par le travail. Limiter les irritants qui gênent le parcours d’intégration, par exemple en réduisant les taxes sur les titres de séjour. Et en même temps, notre rôle est aussi de protéger l’immigration familiale en luttant contre certains détournements, ou encore de réaffirmer les exigences, et des exigences fermes et fortes, pour accéder à la nationalité française.”