Le 08 mars 2019, jour de la Femme, de grandes marches populaires et imposantes ont été organisées dans toute l’Algérie, ainsi que dans de nombreux pays étrangers, au cours desquelles les manifestants se sont opposés au scénario dicté par le pouvoir, qui veut imposer un cinquième mandat en faveur d’Abdelaziz Bouteflika.
Du jamais vu en Algérie, de nombreuses femmes, de tous âges, des jeunes filles, des grand-mères, certaines portaient même des tenues traditionnelles et des roses en raison de la Journée Internationale des Droits des Femmes, ont manifesté.
Ont également participé à ces manifestations de nombreux maires démissionnaires et tous les partis d’opposition auxquelles des millions d’Algériens à travers le pays, des femmes, des hommes, des personnes âgées, des enfants, tel une déferlante, une multitude ou un torrent, étaient sortis ce 08 mars historique avec, plus que jamais, un seul mot d’ordre : “pas de cinquième mandat pour Bouteflika ! “.
Mais au-delà de Bouteflika, c’est l’ensemble de la caste dirigeante qui était visée par les manifestants. “Dites aux voleurs que nous n’allons pas nous taire”, ont scandé les protestataires.
A remarquer que le peuple algérien a apporté, par ces cinglantes manifestations la réponse qu’il fallait au Général Ahmed Gaïd Salah pour avoir adressé une sévère mise en garde contre ceux qui, selon lui, veulent déstabiliser le pays. Il avait accusé la contestation d’être le fait de certaines parties, qu’il n’a pas nommées, “dérangées de voir l’Algérie stable et sûre” et désireuses de ramener l’Algérie aux “années de braises”. La réponse des manifestants est celle-ci : “Hé, Bouteflika, il n’y aura pas de 5ème mandat. Ramenez les commandos de l’armée et la BRI, il n’y aura pas de 5ème mandat”.
Il est à noter qu’un vent de dissidence a touché particulièrement des organisations favorables au 5ème mandat de Bouteflika telle l’Organisation Nationale des Moudjahidine, l’Organisation Nationale des Enfants de Chouhada, l’Association des Anciens du Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales (service de renseignement de l’armée nationale de Libération durant la guerre d’indépendance), les patrons et les syndicats qui ont apporté leur soutien aux manifestants, apportant la preuve irréfutable que l’alliance autour de Bouteflika commence à se liquéfier.
Des manifestations se sont également déroulés en France, notamment à Paris, à Marseille, à Lyon, à Bordeaux, à Lille et à Nancy entre autres villes, et en Tunisie ainsi qu’en Belgique, en Suisse, en Italie, en Allemagne, aux pays scandinaves, au Canada et aux Etats-Unis d’Amérique.
Le bilan humain de cette journée de ces manifestations pour la seule ville d’Alger est d’environ 200 arrestations et 112 blessés ainsi que le saccage d’une partie du Musée National des Antiquités et Arts Islamiques de la capitale algérienne.
Force est donc de constater que le pouvoir algérien voit ses soutiens s’évaporer au fil des heures et de confirmer que ce qui se passe actuellement en Algérie ressemble en tout point à une “révolution de velours”, pacifique, à l’image des manifestations dans les pays de l’Est avant la chute du Mur de Berlin de 1989.
Les Algériennes et Algériens réclament aujourd’hui de la transparence et de la visibilité face à un pouvoir fermé, opaque et destructeur et ont annoncé des grèves générales dans tous les secteurs de la vie sociale ainsi que la poursuite des manifestations.
Farid Mnebhi.
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Le Président Bouteflika doit quitter le pouvoir, il y est resté trop longtemps.
Les jeunes ont complètement raison.
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