“Il faut que l’Afrique puisse décider de son sort”

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Interview avec Olivia Ragnaghnéwendé Rouamba, ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Burkina Faso sur les raisons de la fragilité des Etats en Afrique de l’ouest.

Les participants à ce forum de trois jours discutaient du thème “Comment renforcer les transitions politiques vers une gouvernance démocratique en Afrique ?”

La question des coups d’état devenue monnaie courante ces derniers temps, notamment dans les pays sahéliens, a également été débattue. Les analystes estiment que les problèmes de gouvernance démocratique, de sécurité, de l’état de droit, de l’absence de la paix et d’institutions solides, sont à la base de ces putschs militaires en Afrique de l’Ouest.

Olivia Ragnaghnéwendé Rouamba, ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Burkina Faso, un pays dirigé aussi par une junte militaire, relève les facteurs de la fragilité des institutions étatiques de la sous-région ouest-africaine.

Ecoutez ci-contre ou lisez ci-dessous l’entretien avec Olivia Ragnaghnéwendé Rouamba, la cheffe de la diplomatie burkinabè

Olivia Ragnaghnéwendé Rouamba : Il faut une plus grande solidarité entre les Etats africains et que l’Afrique puisse, en toute souveraineté, décider de son sort. Et, au-delà de cela, que l’on puisse adapter cet aspect tant évoqué de démocratie au contexte africain. Parce que quand nous voyons les Etats qui le prônent, ils ont eu de longs parcours et ont intégré les aspects socio-politiques, leur réalité. Il faut que l’Afrique aussi puisse intégrer ses réalités dans ce processus qui, de mon point de vue, nous a été brusquement imposé.

DW : Quels sont, selon vous, les facteurs qui expliquent la fragilité étatique au niveau de notre sous-région [l’Afrique de l’ouest] ?

Olivia Ragnaghnéwendé Rouamba : Ces facteurs sont légion. Je l’évoquais à l’instant, il y a des facteurs historiques. Le Burkina – je veux dire l’Afrique – était victime de l’esclavage, du colonialisme, du néocolonialisme et de la persistance à imposer un certain rythme à l’Afrique qui  ne cadre pas forcément avec ce que les Africains veulent ou doivent prendre comme décisions.

Ces aspects fragilisent et au-delà, il faut intégrer les aspects socio-culturels et cette jeunesse africaine qui a décidé de prendre sa destinée en main pour pouvoir s’affranchir convenablement.

Autant d’aspects qui font qu’il y a des soubresauts par moment, au niveau politique, au niveau social… Et il faut que l’Afrique, qui regorge de toute sorte de potentialités, puisse aussi faire bénéficier à sa population de ses richesses naturelles. Donc il faut que la bonne gouvernance soit de mise.

Source: https://www.dw.com/fr

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2 COMMENTAIRES

  1. Il semble bien que la solidarité soit une exigence première. On est, évidemment, très loin du compte, même si les juntes au pouvoir au Sahel se tiennent les coudes, pour des raisons qu’il est inutile de préciser, mais qui ont peu à voir avec le bien commun. De surcroît, tant que l’Afrique misera sur des béquilles extérieures, qu’elles viennent de Russie ou de Chine, la stagnation sera au rendez-vous…

  2. “Il faut que l’Afrique puisse décider de son sort” EXACTEMENT
    Madame Rouamba aurait pu rajouter : “IL EST TEMPS DE NOUS METTRE AU TRAVAIL et D’ARRÊTER DE TENDRE LA MAIN”….. Bon çà c’est une autre affaire

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