S’il y a un sentiment largement partagé par l’ensemble des citoyens du monde et particulièrement les Maliens, c’est le sentiment de la victimisation. Selon le dictionnaire de mon ordinateur, la victimisation est ‘’l’état de se sentir victime de quelqu’un ou de quelque chose’’.
Cette définition, des Maliens l’ont « trop » comprise. De plus en plus, ils jouent cette carte dans la perspective de la présidentielle de 2018. Puisque nous sommes par nature très sensibles à tout ce qui touche le plus faible. Cela est tellement encré en nous que nous avons tendance d’en abuser, du moins pour quelques-uns. Il s’agit de ceux-là qui ont vu midi devant leur porte au crépuscule de leur « maigre carrière». N’ayant aucun bilan ou actions concrètes à présenter aux Maliens. Un petit parcours élogieux qui permettrait aux Maliens d’avoir un peu de sympathie pour eux. Comme ils n’en ont aucun, et aussi loin que puisse remonter la mémoire des Maliens, il ne leur revient aucune action positive à leur actif. Ils ont donc choisi le raccourci le plus direct, celui de jouer aux fausses victimes d’une situation qui leur est totalement défavorable.
Ainsi, nous avons décidé de vous rapporter les cas de deux de ces braves « va-t-en guerre ».
Le premier est celui du fameux « Général d’épaulettes », Moussa Sinko Coulibaly. Celui-là même qui a démissionné de son poste de Directeur de l’Ecole de maintien de la paix, Alioune Blondin Bèye, avec tambours et trompettes. Depuis, il tire à boulets rouges sur un régime que lui-même a contribué à installer. Les Maliens ont beau être amnésiques, ils ne le sont pas pour autant, au point d’oublier qu’en 2013, notre vaillant « Général d’épaulettes » avait presque décrété la victoire du candidat Ibrahim Boubacar Keïta à l’élection présidentielle, dès le premier tour. Il hérita ce jour le surnom de « Général Takokelen ». Il était tellement pressé d’installer IBK dans le fauteuil de Koulouba qu’il a annoncé sur les antennes de notre boîte nationale à images que « si la tendance continue ainsi, il n’y aura même pas de second tour ». Non, vous ne rêvez pas ! Il s’agit de ce même Moussa Sinko Coulibaly qui, sans gêne, voue aux gémonies ce régime qu’il a lui-même installé, alors ministre de l’Administration territoriale.
Aujourd’hui, ce « Général d’épaulettes » nous apprend, toute honte bue, que ce régime est le pire que le Mali ait eu. Il ose même avouer que tous les marchés passés sous IBK au profit de l’armée sont surfacturés. Très courageux de sa part. Mais seulement voilà. La pertinence et le timing sont choisis de façon un peu hasardeuse et imprudente.
La mort de la honte
La honte ne tue plus dans ce pays. En tout cas, nombre des Maliens sont convaincus de cela depuis très longtemps. La semaine dernière, ils ont eu pour leur compte quand ils apprirent que le « Général Takokelen » a été empêché par le pouvoir en place de tenir son meeting de lancement dans un stade de la place. Il affirmait vouloir faire une démonstration de « force herculéenne ». Finalement, sur le petit terrain communal de Magnambougou, il a réuni quelques badauds, Dieu seul sait à quel prix. Notre vaillant Général se sent victime et se prend tellement au sérieux qu’il n’hésite point à menacer le pouvoir.
Par cette stratégie, Moussa Sinko espérait avoir l’assentiment et la compassion du peuple souverain du Mali. Vraiment, la honte est morte dans ce pays de vertu.
Le Général démissionnaire partage cette stratégie avec une autre grande « victime » qui défraie la chronique. Il s’agit de cet élu municipal « sans scrupule » qui, sans le savoir, s’est rendu coupable de faux, d’usage de faux, de manipulation, de détournement de fonds communal et de tentative de trafic de visas. Au lieu de l’envoyer en prison comme le voudrait le droit positif malien, le gouvernement, dans sa « gentillesse » et son sens « élevé de la droiture », a décidé de suspendre le « petit maire sans scrupule » de ses fonctions pour 3 mois. Dès lors, il ne cesse de crier au scandale et se constitue en victime. Son parti et ses partisans dénoncent une injustice et mettent en avant quelques « maigres réalisations du délinquant ». Il se croit aussi victime d’injustice.
L’autre pseudo-victime est aussi Général, très décrié en son temps, alors Directeur général de la Police, Niamé Kéita. En 2013, il trouva refuge au sein du parti présidentiel. Elu député à la surprise générale, l’ex-officier de police a vu germer dans une partie de son cerveau l’idée selon laquelle il pourrait présider la très convoitée Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale. C’était mal connaitre les députés maliens qui retiennent de lui un homme «peu digne de confiance».
Démissionnaire du parti présidentiel depuis la semaine dernière, il cherche preneur dans les rangs de l’opposition. D’où ses répétitives déclarations contre un régime sous leque il s’est gavé à volonté. Il avoue ne pas se reconnaitre dans la gestion actuelle de ce régime qui est à 5 petits mois de sa fin.
Quel revirement !
Les dernières victimes sont les Maliens qui attendent toujours de voir leurs conditions améliorées même s’ils savent que le pays est dans une situation de crise. Cette situation, ils l’ont d’ailleurs occasionnée en décidant d’essayer une « grande victime » des élections présidentielles dans ce pays. Désabusés après cinq ans à broyer dans le noir. C’est dans ce contexte que certains se croient encore victimes. Ils vont devoir convaincre les Maliens qui ont appris à leur dépens qui est qui ou qui est capable de quoi. En attendant juillet 2018, certains jouent les victimes et essaient d’en tirer des profits politiques qui ne bénéficient qu’à eux, et à eux seuls.
Dieu veille !
Jean JACQUES