Histoires d'info. Robert Mugabe, dernier vestige de la décolonisation

Robert Mugabe, président du Zimbabwe, fête ses 93 ans, il est le plus vieux chef d’Etat en exercice du monde. Il a annoncé se présenter à nouveau à l'élection présidentielle organisée l’année prochaine.
Robert Mugabe : un guerrier
En 1980, Mugabe a déjà 56 ans et un long passé de révolutionnaire, lui qui a pris les armes dans les années 1960 contre les colons britanniques en Rhodésie du Sud, le nom colonial du Zimbabwe, et qui a ensuite mené une guérilla contre le pays devenu indépendant, mais totalement dominé par les anciens colons blancs qui ne représentaient que 5 à 10 % de la population du pays.Mugabe s’inscrit pleinement dans le combat contre la colonisation et son substitut rhodésien. Et cette légitimité, tirée de ce combat anticolonial, Mugabe va la prolonger presque indéfiniment. En avril 2000, alors que les oppositions à son pouvoir personnel grondent, il décide la confiscation pure et simple, sans compensation, des terres des fermiers blancs. Et il le justifie ainsi : "Il faut que la Grande-Bretagne comprenne, qu'elle reconnaisse sa responsabilité coloniale en ce qui concerne la terre." Une dizaine de fermiers blancs seront assassinés.Pour faire taire les oppositions, Mugabe jouait sur le reflexe anticolonial.Une fortune qui dérange
Despote ayant muselé l’opposition et la presse, il est à la tête d’un Etat en faillite totale. Lui et sa famille sont à la tête d’une fortune colossale. Il est le chef d’Etat le mieux payé au monde avec 46 millions d’euros par an. À cet égard, Mugabe n’incarne pas uniquement la lutte contre la colonisation, il incarne également les travers les plus scandaleux des Etats post-coloniaux. Thomas Snégaroff Par France tv infoQuelle est votre réaction ?






