C’est dans le sud de la Guinée, à Gueckédou, que les premiers cas de contamination au virus Ebola sont apparus il y a quelques mois. Dans cette localité, les commerces et autres activités génératrices de revenus tournent au ralenti.
Le marché central de Gueckédou, d’ordinaire grouillant de monde les mardis et mercredis, jours de marchés hebdomadaires, tourne depuis quelques semaines au ralenti. Outre les Guinéens, il était fréquent de voir ce marché accueillir aussi des hommes d’affaires venus du Liberia et de la Sierra Leone.
Mais depuis que l’épidémie d’Ebola s’est déclarée dans la région, la clientèle a disparu. Conséquence : les commerçants ne savent plus à quel saint se vouer. « Voyez vous-même, rien ne marche, déplore l’un d’eux. Tout le monde a peur d’Ebola. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Nous, on ne sait plus. Les gens ne viennent plus acheter parce qu’ils ont peur de manipuler l’argent avec les autres. C’est très grave. »
Au côté du commerçant, un de ses confrères confirme : « On a peur de l’épidémie. Même nos parents au village ont peur de venir à Gueckédou. C’est un problème. »
Et lorsque la méfiance entre commerçants eux-mêmes est de mise, le peu de clients qui rodent se posent des questions : « Dans le marché, on voit que les femmes, les garçons, les vendeurs ont peur. Tu leur dis que tu veux ça et ça et quand tu leur tends la main pour les saluer, ils reculent. ».
A cette allure, Gueckédou, jadis « la pittoresque », meurt à petit feu.
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