En Guinée, le président Condé demande l’application des accords d’octobre 2016

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Le président guinéen, Alpha Condé, en juillet 2017. © Reuters / Ludovic Marin

Tentative de décrispation politique en cours en Guinée et cela après plusieurs meetings réussis de l’opposition pour exiger du pouvoir l’application des accords signés entre la mouvance et l’opposition en octobre 2016. Accords qui prévoyaient notamment la révision du code électoral, l’audit du fichier électoral, l’organisation des élections locales et l’indemnisation des familles des victimes des violences politiques de ces dernières années.

Dans un communiqué signé, le président guinéen a demandé à ses collaborateurs d’appliquer ou de faire appliquer l’intégralité de ces accords. Tibou Kamara, ministre d’Etat et conseiller personnel du chef de l’Etat, explique que le président Condé ne souhaite pas que la confiance née de ces accords ne retombe.

« Il faut dire que face aux difficultés nées de l’application de l’accord et de la crise de confiance entre les acteurs consécutive à cela, le chef de l’Etat, qui est parfaitement dans son rôle et qui a le souci que le pays maintienne le climat de paix qui règne en ce moment, a cru devoir rappeler à chacun la parole donnée par rapport au respect des engagements issus de l’accord politique. Il a été clair : il faut que chacun fasse sa part du devoir, assume sa part de responsabilité. Parce qu’il y a des tâches qui lui incombent à titre personnel, je crois qu’il l’a fait. Et il y a d’autres tâches qui doivent être accomplies par d’autres institutions concernées par l’accord politique et impliquées dans sa mise en œuvre effective. Donc c’est un appel à la responsabilité, au sens du devoir qu’il a lancé à chacun et à tous, pour faire en sorte que la confiance née de l’accord politique ne soit pas rompue et que le pays ne retombe pas dans une nouvelle crise politique et sociale ».

Pour le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo, qui a appelé à une marche ce mercredi, le président Condé aurait dû respecter ses engagements au lieu de perdre assez temps. Maintenant, il ne demande que des actes concrets, sinon c’est encore la rue : « Nous constatons que le président semble avoir finalement la volonté d’interpeller toutes les institutions impliquées dans la mise en œuvre de l’accord pour que celles-ci se mettent à la tâche. Il aurait pu le faire plus tôt, conformément à l’engagement qu’il avait pris et peut-être qu’on n’aurait pas accusé un retard aussi important. Maintenant, nous ne pouvons pas le croire sur parole, nous attendons de voir des actes concrets. Si les autorités avaient eu le souci d’appliquer ces accords, dans le respect de l’équité associée à chacune des actions, on n’aurait pas eu besoin de manifester. On aurait plutôt soutenu les actions qui visaient à mettre en œuvre les décisions issues du dialogue ».

Une mobilisation pour laquelle Cellou Dalein Diallo se sent soutenu par les populations : « On est très satisfaits, il y a une adhésion totale des populations. On a vu que non seulement il y a eu des mobilisations grandioses, mais le long des parcours qu’on a traversés nos cortèges étaient applaudis. On sentait l’adhésion, on sentait le soutien, on sentait l’encouragement des populations ».

 Par RFI Publié le 02-08-2017 

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