Guinée : Massacre du 28 septembre : Dadis Camara et Pivi épinglés par human right watch

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Dadis Camara

Guinée – Conakry le 6 décembre 2012 – Human Rights Watch a publié ce mercredi à Conakry un rapport intitulé : ’’En attente de justice : La nécessaire traduction devant les tribunaux guinéens des responsables du massacre, des viols et autres exactions perpétrés dans le stade le 28 septembre 2009’’.

Ce rapport de 67 pages analyse les efforts déployés par le Guinée pour traduire en justice les responsables des crimes qui ont été commis et est surtout basé sur des recherches effectuées à Conakry en juin 2012 et sur des entretiens réalisés par la suite avec des responsables gouvernementaux, des avocats et autres praticiens du droit, des membres de la société civile, des journalistes, des victimes et des partenaires internationaux.

Human Rights Watch voudrait que les auteurs des crimes du 28 septembre soient traduits en justice car selon Elise Keppler, juriste senior au programme Justice internationale de Human Rights Watch : ‘’Les victimes des effroyables exactions perpétrées le 28 septembre 2009 attendent depuis plus de trois ans que justice soit faite ‘’ et d’ajouter que : « Le président Alpha Condé et d’autres responsables guinéens ont affirmé qu’ils soutenaient la lutte contre l’impunité, mais il faudrait qu’ils traduisent davantage leurs paroles en actes. Des poursuites crédibles contribueraient considérablement à faire entrer la Guinée dans une ère marquée par le respect de l’Etat de droit ».

Par ailleurs, Human Rights Watch a déploré la persistance de l’impunité pour les violations des droits humains en Guinée et demande à ce que les principaux suspects dont l’ex-chef de la junte guinéenne, capitaine Moussa Dadis Camara soit auditionné : « Plus de trois ans après la perpétration des crimes, l’instruction n’est toujours pas clôturée et de nombreuses victimes n’ont pas encore eu la possibilité de faire leur déposition devant les juges. Ces derniers doivent par ailleurs encore interroger au moins deux suspects principaux le capitaine Moussa Dadis Camara, qui était président au moment où les crimes ont été commis et le capitaine Claude ‘’Coplan’’ Pivi ainsi que des témoins qui ne sont pas suspects mais sont membres des services de sécurité guinéens ».

Dans ce même rapport Human Rights Watch apprécie le travail fait par les juges guinéens et appelle également à un soutien international plus important à l’engagement de poursuites équitables et crédibles pour les crimes du 28 septembre : « L’enquête menée par des juges guinéens pourrait constituer un test important pour la communauté internationale en ce qui concerne sa contribution à la lutte contre l’impunité au niveau national. Les partenaires internationaux de la Guinée devraient adresser des encouragements, exercer des pressions et apporter un soutien pour optimiser les perspectives de justice pour le massacre commis dans le stade ».

Pour rappel, le 28 septembre 2009 des forces de l’ordre ont fait irruption dans le stade du 28 septembre sis à Dixinn, et ont ouvert le feu sur des dizaines de milliers de militants de l’opposition guinéenne qui participaient à un rassemblement pacifique. Le bilan faisait état d’au moins 150 personnes tuées et des dizaines de femmes violées.

Ibrahima Bah / koaci.com/

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