Dénonçant des fraudes, les candidats de l’opposition à l’élection présidentielle guinéenne, dont Cellou Dalein Diallo, ont réclamé lundi l’annulation du premier tour du scrutin et appelé à manifester.
L’opposition en Guinée a demandé, lundi 12 octobre, l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est tenu dimanche dans le calme mais avec de nombreux problèmes d’organisation.
“Nous ne pouvons pas accepter ce scrutin-là, nous demandons son annulation”, a déclaré le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, au cours d’une conférence de presse en présence des six autres prétendants au siège présidentiel face au chef de l’État sortant Alpha Condé. “On ne se soumettra pas, nous avons le droit de manifester, on manifestera”, a-t-il ajouté.
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Un autre candidat, l’ex-Premier ministre Siya Touré, a stigmatisé les tâtonnements de la Céni. “Toute cette pagaille a été organisée de façon volontaire pour aboutir à une proclamation des résultats qui ne correspond pas du tout à l’expression populaire”, a-t-il accusé.
La Céni, “probablement moins prête qu’elle ne le croyait”
Le chef de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE), Frank Engel, a en revanche dressé un tableau favorable du scrutin malgré de nombreux retards, disant “comprendre un certain énervement” des électeurs après des heures d’attente. “Ce que nous avons vu, observé, et ce qui nous a été signalé, pour moi n’entache pas la régularité du vote”, a-t-il souligné, égratignant toutefois au passage la Céni, “probablement moins prête qu’elle ne le croyait”.
Bien qu’aucune statistique globale de participation ne soit disponible, les électeurs ont voté massivement dimanche. Durant sa campagne électorale, le camp d’Alpha Condé a pronostiqué sa victoire au premier tour, cinq ans après avoir décroché le fauteuil présidentiel dans un second tour serré face à Cellou Dalein Diallo. Un objectif que ses concurrents ont toujours jugé irréalisable sans fraude caractérisée.
Le président Alpha Condé a fait campagne sur son bilan : “Après l’épidémie d’Ebola, la Guinée a vraiment besoin de s’unir pour reprendre sa marche en avant”, a-t-il affirmé dimanche, imputant à l’épidémie qui s’est déclarée en décembre 2013 dans le pays le fléchissement de sa croissance.
Ses adversaires accusent Alpha Condé de mauvaise gestion, notamment de la crise Ebola, d’exercice solitaire du pouvoir et d’attiser les tensions ethniques, particulièrement envers les Peuls, la communauté de Cellou Dalein Diallo.
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