Guinée: les syndicats demandent à Konaté d'évoquer l'état de santé de Dadis

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CONAKRY (AFP) – mercredi 30 décembre 2009 – 16h30 – Le Mouvement social guinéen, qui regroupe les principales centrales syndicales et la société civile, a demandé mardi au président par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté, d’évoquer l’état de santé du chef de la junte, invisible et muet depuis qu’il a été blessé à la tête le 3 décembre. 

"Depuis le 4 décembre, date à laquelle le président Moussa Dadis Camara a été évacué au Maroc suite à la tentative dassassinat du 3 Décembre contre sa personne, le peuple de Guinée n’a reçu aucune information fiable sur son état de santé", affirme dans une lettre ouverte le Mouvement social guinéen dans une lettre ouverte.

Cette organisation comprend huit centrales syndicales ainsi que la Confédération patronale des entreprises de Guinée et le Conseil national des organisations de la société civile Guinéenne.

"Ce manque de respect manifeste à l’endroit du peuple est une situation inacceptable qui crée un malaise alimenté par des déclarations sans fondement médical de quelques membres du gouvernement et de la RTG" (Radio télévision guinéenne), déplore le mouvement dans son texte.

"L’état de santé du chef de l’Etat est une préoccupation majeure qui ne doit pas être occultée par des déclarations fallacieuses. C’est pourquoi, nous tenons à être édifiés sur la vraie situation de son bulletin de santé", conclut-il.

Interrogée par l’AFP, la générale de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), Rabiatou Serah Diallo, a insisté sur cette idée: "Comme le général Konaté doit prononcer un discours le 31 décembre, nous aimerions que le peuple soit vraiment édifié sur la santé du président, car des rumeurs circulent, certains disent même que Dadis est mort et cela trouble la paisible population".

Sékouba Konaté n’a pas fait de commentaire officiel après avoir rendu visite, mardi à Rabat, au capitaine Camara, hospitalisé au Maroc après avoir été blessé à la tête, le 3 décembre, par son aide de camp.

Mais selon une source proche de la junte jointe au téléphone à Rabat depuis Conakry, le général a ensuite déclaré à plusieurs interlocuteurs que "Dadis n’était pas conscient de ce qui passait dans son entourage" et qu’"on ne peut rien tirer" de lui.

AFP


Guinée: Konaté n’attend plus rien de Dadis

RABAT (AFP) – mardi 29 décembre 2009 – 21h51 – Le dirigeant par intérim de la Guinée, Sékouba Konaté, qui a rendu visite mardi au chef de la junte, Moussa Dadis Camara, hospitalisé à Rabat, a ensuite confié à différentes personnes qu’"on ne peut rien tirer de Dadis", a affirmé à l’AFP une source proche de la junte. 

Le général Konaté n’a pas fait de commentaire officiel après avoir rencontré le capitaine Camara, soigné au Maroc depuis qu’il a été blessé à la tête, le 3 décembre à Conakry, par son aide de camp.

Mais selon une source proche de la junte, requérant l’anonymat, le général a déclaré à plusieurs interlocuteurs, après sa visite à la clinique royale marocaine: "On ne peut rien tirer de Dadis".

Selon la même source, le ministre de la Défense a constaté que "Dadis n’était pas conscient de ce qui passait dans son entourage" et qu’il n’y avait "plus rien à faire pour lui".

Depuis que le capitaine Camara a été opéré, officiellement d’un "traumatisme crânien", le 4 décembre, les autorités guinéennes ont toujours diffusé le même type de message officiel: "il va mieux et a l’intention de retourner le plus vite possible à Conakry". Mais le capitaine n’a fait aucune déclaration ni apparition depuis qu’il a été blessé.

Selon une source proche de la junte, un ministre qui s’était rendu à Rabat le 17 décembre, avait déjà rapporté au général Konaté que le capitaine Camara était dans "un état assez déplorable".

Moussa Dadis Camara avait été porté au pouvoir par l’armée le 23 décembre 2008, au lendemain de la mort du dictateur Lansana Conté (1984-2008).

Le 3 décembre à Conakry, il été blessé par balles par son propre aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité dit "Toumba", qui a ensuite pris la fuite.

Toumba a plus tard affirmé avoir tiré sur son patron, parce que ce dernier l’avait "trahi" et voulant lui faire "porter l’entière responsabilité" du massacre d’opposants, perpétré le 28 septembre par les forces de sécurité (au moins "156 morts et disparus" et "106 femmes victimes de violences sexuelles", selon l’ONU).

La semaine dernière, l’anniversaire du coup d’Etat a été fêté uniquement dans les casernes, au moment où les pressions internationales s’accentuent sur le régime militaire, accusé de crimes contre l’humanité par l’ONU.

Le général Konaté a alors prononcé un discours d’apaisement, en s’engageant à favoriser la tenue d’élections "le plus tôt possible" et en appelant à "l’indispensable réconciliation" de tous les Guinéens.

AFP

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