CONAKRY (AFP) – mercredi 10 novembre 2010 – 18h12 – Le camp d’Alpha Condé se montrait "confiant", mercredi à Conakry, après la publication de premiers résultats partiels du second tour de la présidentielle de dimanche en Guinée, tandis que le parti de son concurrent Cellou Dalein Diallo entendait "mener bataille" pour faire annuler des résultats.
Au cours d’une conférence de presse, le porte-parole du candidat Alpha Condé, François Lonsény Fall, a assuré qu’il était "trop tôt pour jubiler ou pour pleurer" mais s’est dit "confiant" et "serein" et a tenu un discours de vainqueur.
"Une fois qu’on en aura fini avec cette élection, il faudra s’attaquer aux vrais problèmes de la Guinée, la lutte contre la pauvreté, le développement, la réconciliation nationale", a dit M. Fall, rappelant la promesse de M. Condé d’atteindre "l’autosuffisance alimentaire en trois ans". Il a aussi rappelé que M. Condé s’était engagé à former "un gouvernement d’union nationale".
De son côté, le vice-président du parti du candidat Cellou Dalein Diallo, Bah Oury, a affirmé à l’AFP, par téléphone: "Nous menons la bataille pour que tous les bureaux de vote où il y a eu des bourrages d’urnes soient éliminés".
"Dans les préfectures de Siguiri et Kouroussa (Haute-Guinée), les exactions (commises en octobre, ndlr) avaient fait que beaucoup de nos électeurs, sympathisants, partisans avaient fui la zone. Nous n’avons pu avoir de représentants que dans 25% des bureaux à Siguiri même".
"Nous demandons l’annulation des résultats d’une majorité de bureaux de ces deux préfectures" de Siguiri et Kouroussa, a-t-il ajouté.
Ces demandes sont présentées comme des "manoeuvres" par le camp de M. Condé, qui fait valoir que ces préfectures sont deux de ses "fiefs" électoraux.
M. Fall a insisté sur le fait qu’un protocole d’accord avait été signé par les deux alliances, à la veille même du second tour, dans lequel l’UFDG s’engageait à "assurer la présence de ses délégués et assesseurs" dans les bureaux de vote de ces préfectures.
Les scores des deux candidats promettent d’être "serrés", selon diverses sources au sein des missions internationales d’observation.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait dévoilé mardi soir de premiers résultats partiels portant sur les votes de 10% des inscrits.
Alpha Condé était en tête dans les cinq circonscriptions (sur 38) du pays dont les résultats ont été données. En revanche, les électeurs de l’étranger accordaient très majoritairement leurs suffrages à M. Diallo.
Cette présidentielle est la première élection libre de l’histoire du pays, après 52 ans de régimes dictatoriaux ou autoritaires.
Au premier tour de scrutin, le 27 juin, M. Diallo, 58 ans, était arrivé largement en tête, avec 43% des voix, devant M. Condé, 72 ans, avec 18%. Mais le scrutin restait ouvert, du fait des alliances nouées entre les deux tours.
La campagne a été troublée par des violences politico-ethniques en octobre.
AFP