Guinée : exil paisible pour Moussa Dadis Camara à Ouagadougou

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Moussa Dadis Camara, Conakry, le 23 décembre 2008.

La Guinée a commémoré le 28 septembre les 3 ans du massacre du Stade de Conakry. Un rassemblement de l’opposition à la junte du capitaine Dadis Camarra avait été réprimé sauvagement. Bilan : au moins 157 morts. Depuis ce massacre, la justice guinéenne mais aussi la justice internationale ont été saisies. Six militaires ont déjà été inculpés par la justice guinéenne. Mais il y en a un qui n’a jamais été inquiété. C’est Moussa Dadis Camara qui vit aujourd’hui un exil paisible à Ouagadougou, au Burkina Faso.

Ne l’appelez plus Moussa Dadis Camara mais Moïse Dadis Camara. L’ex-chef de la junte guinéenne a embrassé la foi catholique mais ne mène pas pour autant une vie de moine. La nuit venue, il n’est pas rare de voir son 4×4 blindé offert par Mouammar Kadhafi garé devant les bars et boîtes de nuit de Ouagadougou.

Depuis sa survie miraculeuse, son aide de camp lui avait tiré une balle dans la tête, et le début de son exil forcé dans la capitale burkinabè en janvier 2010, le bouillant capitaine a perdu de sa verve mais son hôte le président Blaise Compaoré ne l’a pas privé des honneurs.

Dadis a été aperçu aux cérémonies du cinquantenaire de l’indépendance ou bien encore lors d’un réveillon à la présidence. Logé avec sa famille dans une villa de Ouagadougou 2000 où résida un temps Alpha Condé, l’ex-chef putschiste n’a pas non plus été placé en quarantaine par la classe politique guinéenne. En raison de son influence en Guinée Forestière, tous les leaders à Conakry lui ont rendu visite.

Reste maintenant la question de son avenir judiciaire. Pointé du doigt par une enquête de l’ONU comme le premier responsable de la tuerie du 28 septembre, le capitaine Dadis a toujours clamé son innocence. A ce jour, il n’est encore inculpé de rien mais si la justice guinéenne venait à l’oublier, la procureure de la CPI a déjà prévenu qu’elle n’hésiterait pas à lancer des poursuites contre les hauts responsables du massacre.

Mobilisation des associations de victimes

La commémoration du massacre du Stade du 28 septembre n’a pas fait l’objet de cérémonies officielles, mais des initiatives privées et assiciatives. Des associations de victimes ont encore une fois demandé que justice soit faite. L’APIVA, une de ces associations a notamment demandé que le colonel Tiegboro Camara qui dirigeait les gendarmes à l’époque soit démis de ses fonctions. Il est aujourd’hui chargé de la lutte contre le trafic de drogue, le crime organisé et le terrorisme.

La commémoration du 28 septembre 2009 par les associations de victimes

Tous les responsables de la tuerie doivent rendre des comptes.

29/09/2012 par Moktar Bah / RFI

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