Guinée : décès à Paris du président de la Céni, Ben Sékou Sylla

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 Le président de la commission électorale de Guinée, Ben Sékou Sylla, récemment condamné pour fraude électorale au premier tour de la présidentielle, est mort ce mardi 14 septembre 2010 à Paris, à quelques jours du second tour. Le suspense reste total à Conakry quant à la tenue du second tour de la présidentielle du dimanche 19 septembre, après des violences et cette mort soudaine du président de la commission électorale.

Le président de la Commission électorale de Guinée, Ben Sékou Sylla, « est décédé ce matin ici à Paris, à l’hôpital Saint-Louis », a déclaré ce 14 septembre son épouse. Agé de 57 ans Ben Sékou Sylla avait été porté à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour conduire le processus électoral qui devrait conclure la transition politique particulièrement agitée en Guinée.

Ben Sékou Sylla avait été nommé en décembre 2007 à la tête de la CéniI. Il représentait la société civile au sein de cette institution. Ingénieur agronome originaire de la région de Kouroussa en Haute-Guinée. Il a dirigé pendant huit ans le Conseil national des organisations de la société civile. Il fut l’un des leaders de la contestation sociale de 2007.

Ben Sékou Sylla était soigné depuis de longs mois à Paris. Il avait tout de même occupé ses fonctions lors du premier tour de la présidentielle du 27 juin dernier. Après la proclamation des résultats il était revenu à Paris pour poursuivre ses soins. Dès le 6 août la Céni avait annoncé son empêchement et l’avait remplacé à la tête de l’institution par une présidente intérimaire, Hadja Aminata Mame Camara.

Le décès de Ben Sékou Sylla intervient quelques jours avant la date du second tour de la présidentielle fixée au dimanche 19 septembre. Il avait également fait l’objet d’une condamnation pour « fraude électorale » par un tribunal de la banlieue de Conakry qui avait retenu contre lui un an de prison ferme. L’affaire fait grand bruit à Conakry, alors que la Céni avait décidé de contourner la condamnation en faisant appel de cette décision de justice et en le maintenant comme président de la Céni.

Sa disparition ajoutée au contexte de violence qui prévaut actuellement en Guinée laisse planer un sérieux doute sur la tenue du second tour de la présidentielle dimanche prochain. Hier le premier ministre Jean Marie Doré avait d’ailleurs laissé entendre que l’élection pourrait être reportée.

Par RFI – 14 septembre 2010

 

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