Dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 août 2021, la Force spéciale de la Garde présidentielle, au nom de tous les corps et unités respectives des Forces armées et de sécurité guinéennes, a décidé de renverser le Régime d’Alpha Condé. Selon une source bien informée, jointe par L’AUBE, c’est à partir des 2H du matin que le premier coup de feu a retenti dans les enceintes du palais Sékhouréah, dans la Commune de Kaloum, à Conakry I, au bord de l’Océan Atlantique.
C’est connu, depuis la tenue des élections référendaires et présidentielles de 2020 contestées, rien n’allait pour plus en Guinée entre le Président Alpha Condé, son parti (Rassemblement du Peuple de Guinée-RPG) et toutes les forces de la Nation. La stratégie utilisée par Alpha était axée sur la politique de diviser pour régner, l’éthnisation, la terreur, la politisation de l’Appareil administratif, l’instrumentalisation de la Justice et des forces armées et de sécurité, le musèlement de l’opposition avec séquestration des principaux leaders politiques et la corruption. Selon nos informations, la goutte d’eau ayant fait déborder la vase, c’est le fait que, lors de leur dernière Session, les Députés de l’Assemblée Nationale contestée, sur inspiration du Professeur Alpha Condé, seuls les Budgets de la Présidence de la République, du Parlement lui-même, de la Sécurité (Police et Gendarmerie uniquement) et de certains Départements ministériels dits de souveraineté dont celui de la Justice ont été votés. Cela, avec une révision en hausse frisant la gabegie. L’Armée, quant-à-elle, est réduit dans le statut de parent pauvre. Malgré des tentatives de rappeler le Chef de l’Etat et ses Ministres de la Défense, Mohamed Diané (en même chargé des Affaires présidentielles), et le journaliste Tibou Kamara (influent Ministre Conseiller spécial du Président Alpha et Porte-parole du Gouvernement) rien n’a été dans le projet dans le projet de Budget 2022 en vue à l’Armée précisément. Toujours, selon nos informations, pour Alpha Condé, les dotations en termes de salaires, d’équipement technique et matériel, formations, frais missions de l’intérieur et de l’extérieur et dépense pour la défense nationale, relèvent désormais du Ministère de la Défense Nationale.
Toujours, selon des sources bien informées, vu la montée les degrés de frustration et de malaises accumulés au sein des Unités, un Groupe des forces a tenté d’attirer l’attention de l’entourage du Chef de l’Etat. Mais, ce fut en vain. En revanche, c’est un plan de purge turquoise de 2016 visant l’arrestation de tous les Officiers Supérieurs de l’Armée. C’est dans ce contexte qu’un Groupe d’élites de l’Armée s’est constitué autour du Colonel Mamady Doumbouya pour devancer l’équipe, principalement des Gendarmes et des Officiers de la police nationale, en charge de procéder à la veille de l’Anniversaire de l’Indépendance nationale des 28 septembre et 2 octobre. Et les choses sont allées vite pour ne pas plus donner le temps aux pseudos forces loyalistes de déjouer le coup.
De 2H du matin jusque dans l’après-midi d’hier, dimanche, des tirs d’armes automatiques retentissaient dans la Commune de Kaloum, dans les alentours du palais présidentiel Sékhoutouréah, à Conakry I.
Aux environs de midi, le Président déchu a été vu sur une vidéo alimentant les réseaux sociaux. Quelques instants avant, les émissions de la Radiodiffusion Télévision Guinéenne (RTG) ont été interrompus par quelques éléments loyalistes mais qui ont été vite neutralisés par une troupe d’élites. Puis c’est le Colonel Mamady Doumbouya qui fera passer la déclaration annonçant officiellement la déposition du Président Alpha Condé et de tout son Régime. Mamady Doumbouya, accueilli en libérateur de la Nation guinéenne. A chaud, Colonel Doumbouya annonce la dissolution du Gouvernement, de l’Assemblée Nationale et toutes les Institutions de la République nées aux forceps par le vieux Dictateur.
Dans son premier message à la Nation, le nouvel Homme de Conakry déclare la prise du pouvoir par un Comité de redressement et de développement national (CRDN) et dénonce l’instrumentalisation de la Justice, la politisation de l’Administration, la gabegie puis promet d’engager des concertations avec toutes les forces politiques et de la société civile du pays. Nous y reviendrons !
Habib Diallo dit Djankourou