Au moins 12 personnes ont été blessées mercredi à Conakry, dont 3 par balle, dans des heurts entre policiers et militants de l’opposition, a-t-on appris de sources concordantes.
Les violences ont éclaté alors que des manifestants accompagnaient au tribunal l’opposant Cellou Dalein Diallo, initialement accusé de “diffamation” par un responsable gouvernemental.
M. Diallo s’y est vu signifié par la justice le retrait de la plainte de Malick Sankon, un proche du président guinéen Alpha Condé et membre du parti au pouvoir.
Des leaders de l’opposition et centaines de militants ayant suivi Cellou Dalein Diallo jusqu’au tribunal ont ensuite voulu former un cortège pour le raccompagner, ce qu’a refusé la police déployée à proximité, a-t-on constaté.
Les policiers, après l’arrivée de renforts, ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui ont répliqué par des jets de pierres. Certains ont été poursuivis par la police jusque devant le domicile de M. Diallo, dans la banlieue de Conakry, où il y a eu de violents heurts, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu au moins quatre blessés ensanglantés.
“J’ai reçu huit militants de l’opposition (dont), trois blessés par balle et deux par armes blanches. Les autres ont été vraisemblablement blessés par des jets de pierres et des grenades lacrymogènes”, a déclaré un responsable du centre médical Mère et Enfants de Conakry.
“J’ai été frappé par trois policiers qui m’ont traîné par terre et m’ont jeté dans un caniveau à ciel ouvert”, a expliqué un opposant à l’AFP.
Ces heurts surviennent après des violences lors de manifestations d’opposants ayant fait plusieurs morts ces dernières semaines.
Les opposants manifestaient pour protester notamment contre date du 30 juin fixée, selon eux, pour les élections législatives. Cette semaine, la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a annoncé que cette date n’était plus à son agenda, estimant le délai intenable pour organiser le scrutin. Elle n’a pas communiqué de nouvelle date.
Les législatives sont attendues depuis 2011 en Guinée mais, faute de consensus pour l’organisation d’un scrutin libre et transparent, elles ont été sans cesse repoussées.