Guinée : Tentative d’assassinat du président Condé : 2 morts, des blessés graves et d’importants dégâts matériels… L’ombre de Dadis Camara plane sur Conakry

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Au moins deux soldats tués, trois autres blessés parmi les éléments de la garde présidentielle hier  dans la nuit du mardi. Ce bilan susceptible d’être revu à la hausse est consécutif à l’attaque à l’arme lourde de la résidence privée du président Condé à Conakry. L’armée recherche activement les auteurs.

Selon les informations confirmées par plusieurs agences, des individus ont attaqué à l’arme lourde, le domicile privé du président Guinéen situé dans le quartier Kippé à Conakry. L’attaque est survenue dans la nuit du lundi au mardi dernier entre 03H et 05 h 30 du matin.

Il ressort des différents témoignages, que «des tirs nourris ont été entendus pendant près de trois heures mardi dans le quartier de la résidence du président guinéen Alpha Condé à Conakry. Le domicile du chef de l’Etat a été touché par une roquette mais M. Condé est sain et sauf ».
Les mêmes sources rapportent que la maison a été «touchée par une roquette… La résidence a été sérieusement endommagée…  La cuisine est pleine de sang et une partie de l’édifice a été criblée de balles ».

Immédiatement après l’assaut qui a été visiblement repoussé, des militaires de la Garde présidentielle, lourdement armés se sont déployés dans les points stratégiques de la capitale ; à l’image du camp Alpha Yaya Diallo, camp Almamy Samory Touré, camp Camayenne, camp Makambo, aéroport, le siège de la Radio Télévision Guinéenne (RTG).

Joints  au téléphone à Conakry, nos sources  signalent également la présence des unités de gendarmerie et de la police un peu partout. On ne constate pas de panique au niveau de la population.

Dans la matinée du mardi, le président Condé s’est adressé à la Nation. «Je vous appelle au calme. Je dois féliciter la garde rapprochée qui s’est battue de 3h10 à 5h00 ce matin… Nos ennemis ne pourront pas arrêter la marche de la Guinée… Laissez l’armée et les services de l’ordre faire leur travail» a-t-il indiqué.

Rappelons que le premier  président Guinéen démocratiquement élu est en poste depuis le 21 décembre 2010 après la mort de Lansana Conté, en 2008. Une période de transition plutôt chaotique dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara a été écourtée par une tentative d’assassinat du chef de la junte.

Une des priorités du président élu fut la mise en œuvre d’une profonde réforme l’armée et des forces de l’ordre.
 B.S. Diarra

Colonel Moussa Keita, ce proche de Dadis Camara et pourfendeur de Sékouba Konaté
Le dernier événement survenu au sein des forces armées et de sécurité guinéenne  est sans conteste,  l’arrestation du Colonel Moussa Keïta, un proche du capitaine Dadis Camara et pourfendeur du président de la Transition, le Général Sékouba Konaté. Une arrestation qui a fait couler autant d’encre que de salive à Conakry. 

C’est le 1er juillet 2011  que le colonel Moussa Keita a été arrêté et détenu dans un endroit tenu secret. Cet officier supérieur de l’armée Guinéenne est très proche du capitaine Dadis Camara auprès duquel, il a occupé le poste de secrétaire permanent au Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD).

« Peu avant son arrestation, le colonel Moussa Keita avait donné une longue interview au journal en ligne conakrytime.com dans laquelle il accusait le général Sékouba Konaté, président par intérim de décembre 2009 à décembre 2010, d’avoir détourné 22 millions de dollars » révèle l’AFP.

Son arrestation a suscité, une semaine plus tard, la réaction des associations membres de la CODDH  – Coordination des organisations de défense des droits humains. Ces organisations ont en effet dénoncé  « une arrestation et une détention illégale» et exigé sa libération.
Pour sa part, le prisonnier a observé une grève de la faim en vue de protester contre sa détention et dans le but de recevoir la visite de sa famille. Il a, en partie gagné son combat puisque son épouse Célestine Lama-Keita a été autorisée à le rencontrer le mercredi 06 juillet dernier. Le détenu, indiquent les associations de défense de droit de l’homme, a été déplacé le même jour. 
Nombreux sont les Guinéens qui font aujourd’hui le lien entre cette affaire et l’attaque du domicile du président Condé. A les en croire, le clan Dadis Camara constituerait toujours une menace aux yeux de l’actuel régime qui s’est aussi défait de l’ancien chef d’Etat major, lui aussi, présumé très proche de la CNDD.
 B.S.D

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