Alors que la Russie comme l’Ukraine se félicitent de l’avancée des négociations et de la teneur de celles-ci, un nouveau round de pourparlers, en visioconférence, a été annoncé ce lundi 14 mars 2022. Quatorze jours après l’invasion russe en territoire ukrainien, les pourparlers entre les deux pays ont-ils réellement progressé ?
Une nouvelle session de négociations par visioconférence entre la Russie et l’Ukraine se tiendra ce lundi 14 mars 2022 a confirmé, dimanche soir, Mykhaïlo Podoliak, un négociateur et conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a indiqué sur Twitter que Moscou avait cessé de lancer « des ultimatums » à Kiev et commencé à « écouter attentivement » les propositions ukrainiennes.
Un point de vue optimiste, partagé par un négociateur russe. « Si nous comparons la position des deux délégations entre le début des négociations et maintenant, alors nous constatons des progrès significatifs », a déclaré Léonid Sloutski, un député faisant partie de la délégation russe ayant récemment rencontré des négociateurs ukrainiens en Biélorussie.
Quatorze jours après l’invasion russe en territoire ukrainien, les pourparlers entre les deux pays ont-ils véritablement progressé ? Retour sur les principales étapes du dialogue avant cette nouvelle rencontre.
Une demande de « Cessez-le-feu immédiat » exprimée par l’Ukraine
Depuis le début de l’offensive militaire de Moscou le 24 février, trois tours de pourparlers ont d’ores et déjà eu lieu. Ils étaient essentiellement focalisés sur la création de couloirs humanitaires pour les civils.
Les autorités russes et ukrainiennes se sont rencontrées une première fois le lundi 28 février, dans la région de Gomel, entre l’Ukraine et la Biélorussie, cinq jours après le début de l’invasion. Durant plus de six heures, des représentants des deux pays engagés dans cette guerre ont tenté d’ouvrir le dialogue.
Si le contenu formel des discussions n’a pas été révélé, les deux camps ont évoqué les affrontements. La délégation ukrainienne a appelé à un « cessez-le-feu immédiat », alors que les représentants russes ont assuré vouloir aboutir à « un accord » avec leurs homologues.
« Chaque heure que le conflit se prolonge, ce sont des citoyens et soldats ukrainiens qui meurent. Nous nous sommes entendus pour arriver à un accord, mais il doit être dans l’intérêt des deux parties », a affirmé à la télévision le négociateur russe et conseiller du Kremlin Vladimir Medinski.
Aucune décision concrète n’avait été prise à l’issue de cette première rencontre.
Organiser l’évacuation des civils
Une seconde session de pourparlers a eu lieu jeudi 3 mars, cette fois, dans la région biélorusse de Brest, près de la Pologne. Cette rencontre a permis à l’Ukraine et à la Russie d’organiser des « couloirs humanitaires » pour l’évacuation des civils des zones de combats.
« Malheureusement, il n’y a pas encore les résultats escomptés pour l’Ukraine. Il n’y a qu’une solution pour organiser des couloirs humanitaires », avait alors tweeté Mikhaïlo Podoliak.
Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a quant à lui indiqué que les pourparlers avaient porté sur les questions humanitaires, militaires et de « règlement politique futur du conflit ». Selon lui, il y a une « compréhension mutuelle » sur « certains points ».
Ces mêmes thématiques ont été approfondi lors du troisième round, lundi 7 mars. « Il y a de petites avancées positives concernant les corridors humanitaires », avait ajouté, sur Twitter, Mikhail Podolyak,. « Des consultations approfondies sur le socle politique du règlement se sont poursuivies, ainsi que sur un cessez-le-feu et des garanties de sécurité », a-t-il ajouté.
Poursuivre le dialogue
En plus des trois rounds de pourparlers, une rencontre s’est déroulée jeudi dernier entre les chefs de la diplomatie russe et ukrainien en Turquie, la première à ce niveau, depuis le début du conflit.
Les ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et ukrainien Dmytro Kouleba sont sortis de discussions en Turquie sans annonce de progrès tangible, mais en précisant que les deux pays étaient disposés à poursuivre le dialogue malgré les divergences.
Approche « fondamentalement différente » de Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est félicité ce samedi 12 mars d’une nouvelle approche, « fondamentalement différente », de Moscou dans ses récents pourparlers avec Kiev, soulignant que la Russie ne se contentait plus de « juste poser des ultimatums ».
Selon lui, au cours des deux dernières années, l’Ukraine a sollicité Moscou « plus d’une dizaine de fois », « sans jamais avoir entendu qu’un dialogue pouvait avoir lieu. »
Le président russe Vladimir Poutine a dit vendredi voir « des avancées positives » dans les pourparlers avec l’Ukraine, à l’occasion d’une rencontre avec son allié bélarusse, Alexandre Loukachenko. « Je vais vous informer (…) de comment se passent les négociations, qui ont lieu presque tous les jours désormais. Il y a certaines avancées positives », a-t-il dit, sans donner d’autres précisions.
« Environ 1 300 » soldats ukrainiens et 579 civils tués
« Environ 1 300 militaires ukrainiens ont été tués depuis le 24 février », a indiqué Volodymyr Zelensky, dans un premier décompte officiel fourni par les autorités ukrainiennes depuis le début de l’invasion.
L’armée russe, elle, a perdu « environ 12 000 hommes », affirme le président ukrainien. La Russie, de son côté, a annoncé le 2 mars son seul et unique bilan à ce jour de 498 soldats tués.
Au moins 579 civils ont été tués, selon le décompte samedi de l’ONU, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.
Source: https://www.ouest-france.fr/